Il y a 3 jours

Une cérémonie sous le signe de l’unité : les Jeux Paralympiques sont lancés !

Pour la première des Jeux Paralympiques d’été en France, il était important de marquer les esprits. La cérémonie d’ouverture “Paradoxe, de la discorde à la Concorde” a mis en lumière les freins qui restent encore dans la société envers le handicap et a transmis un message d’inclusion et de diversité.

Le choix de la Place de la Concorde n’est pas anodin. Appelée autrefois place de la Révolution, elle a jadis été le théâtre d’événements marquants pendant la Révolution française. Et ce changement, c’est ce que souhaite le monde paralympique, afin que la société change son regard sur le handicap. 

De la discorde…

Tout commence dans la discorde, entre deux groupes de performeurs. D’un côté, le “creative gang”, composé d’une quinzaine d’artistes en situation de handicap : un groupe coloré et dynamique. De l’autre, la “strict society”, un ensemble de performeurs valides, plus rigides et fermés, en costume noir et blanc avec des lunettes. Les deux parties se tournent autour, ne se comprennent pas, avant finalement de commencer à s’apprivoiser sur un air de Non, rien de rien d’Edith Piaf, revisité par Christine and the Queens (alias Chris).

Les consciences de la “strict society” s’éveillent alors. C’est ce moment-là qui est choisi pour faire défiler les athlètes, du bas des Champs Élysées à la Concorde, devant le public venu les accueillir. La délégation paralympique française clôture la marche sur des airs de Que je t’aime de Johnny et, dans un ultime clin d’œil, sur les Champs Élysées de Joe Dassin. Vient alors le moment de l’hymne de ces Jeux, si populaire, pour enclencher une nouvelle étape dans le rapprochement entre les performeurs valides et ceux en situation de handicap. 

… À la Concorde

Le calme revient sur la scène. Il est l’heure pour les para athlètes de s’asseoir et d’admirer le spectacle, avant leur entrée en jeu, le lendemain. L’avant-dernier tableau, ‘My Ability’ prend alors possession de la place de la Concorde. Dans une scénographie touchante, les personnes en situation de handicap racontent leur parcours, affirment leur différence, accompagné par le chanteur Lucky Love, et son titre My Ability. Une prestation aussi douce que puissante, qui se conclut par le dévoilement du handicap du chanteur, né sans bras gauche. Un symbole d’acceptation, devant le regard de la “strict society” qui, admirative, remet en cause ses préjugés. 

Le “creative gang” laisse alors place à la diffusion d’une vidéo retraçant l’histoire du mouvement paralympique depuis 1948. Des premières épreuves sportives organisées dans un hôpital à Stoke Mandeville à Paris 2024, le public découvre l’héritage des Jeux Paralympiques. Un témoignage temporel, qui rattrape peu à peu le présent, ici, en France. Le drapeau tricolore est alors hissé, accompagné dans son ascension par La Marseillaise, revisitée par Victor le Masne, compositeur et directeur musical des cérémonies de Paris 2024, et interprétée par l’Ensemble Matheus.

Il y a peu d’événements capables de rendre le monde meilleur. Les Jeux paralympiques ont ce pouvoir inégalé, non seulement de nous faire vibrer, mais de nous transformer

Tony Estanguet, Président du Comité d'Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024

Quelle meilleure introduction pour les discours de Tony Estanguet, président du comité d’organisation des Jeux de Paris 2024, et Andrew Parsons, président du Comité international paralympique. Des prises de paroles tournées vers l’inclusivité et la “révolution paralympique”, avant que le président Emmanuel Macron ne déclare les Jeux Paralympiques de Paris 2024 “ouverts”.

Et la flamme se ralluma

Les barrières levées, les deux groupes, celui des personnes valides et des personnes en situation de handicap, ne font plus qu’un. Une seule couleur les rassemble, le blanc, représentation de la paix et de la compréhension. Une harmonie se crée avec la volonté d’inventer de nouveaux sports, accessibles à tous. Les différences physiques s’effacent… place à une compétition inclusive. Emmené par John McFall, astronaute et para athlète, et Damien Seguin, triple médaillé en para voile, le drapeau paralympique s’élève dans le ciel parisien. 

Quand un tableau s’éteint, une flamme s’allume quelque part… et quelques mètres plus loin. Comme un symbole, c’est Florent Manaudou, médaillé de bronze et porte-drapeau de la délégation française aux Jeux Olympiques, qui sort de l’obscurité. Torche en main, il passe le relais à Michaël Jeremiasz, chef de mission de la délégation. Devant une foule d’artistes, portant et dansant avec le feu, le champion paralympique de tennis-fauteuil transmet la flamme à la para escrimeuse Beatrice Vio. L’Italienne, grande favorite du fleuret individuel cette année, rejoint alors l’Obélisque et la légende Oksana Masters, une des plus grandes para athlètes de l’histoire. Celle-ci fait le tour du monument pour, finalement, déposer la torche dans les mains de Markus Rehm, recordman du monde du saut en longueur. 

Au pas de course, le triple champion paralympique descend les marches pour rallier le jardin des Tuileries, où l’attend la Française Assia El Hannouni, octuple championne paralympique. Cette dernière nous mène à l’ancien escrimeur Christian Lachaud et l’ancienne nageuse Béatrice Hess, qui transmettent enfin la flamme au club des cinq : les porte-drapeaux Alexis Hanquinquant et Nantenin Keïta, ainsi que Charles-Antoine Kouakou (para athlétisme), Elodie Lorandi (para natation) et Fabien Lamirault (para tennis de table). Ensemble, dans un même élan, leurs flammes s’unissent pour allumer un nouveau brasier : la vasque paralympique s’envole… et nos cœurs avec.