La Relève, quatre ans après, que sont-ils devenus ?
Lancé en 2019 par le Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF), Le dispositif La Relève est le programme de détection des futurs athlètes paralympiques. Arno Vargas, vice-champion du monde de rugby fauteuil à XIII, a participé à la première saison de ce programme. Nous l’avons rencontré pour évoquer son parcours.
Suite à un accident de la route en 2015, Arno Vargas perd l’usage de ses jambes. Sportif depuis toujours, il a tout suite voulu reprendre le sport après son accident. En 2017, à l’âge de 20 ans, il intègre l’équipe de France de rugby fauteuil à XIII. En 2019, ce jeune étudiant en architecture d’intérieur et design, s’inscrit à la première saison de La Relève à Montpellier.
CPSF : Comment as-tu connu le programme La Relève ?
Arno Vargas : Par chance, sur les réseaux sociaux ! Dès que je l’ai vu, je me suis dit que c’était une opportunité. J’avais commencé le rugby fauteuil à XIII deux ans avant et j’étais déjà deux fois champion de France avec mon club, les Dragons Catalans de Perpignan, mais j’étais curieux d’en savoir plus sur ce programme. Je voulais voir s’il n’y avait pas d’autres possibilités de sports pour moi.
CPSF : Tu as participé au plateau de La Relève à Montpellier en 2019, peux-tu nous raconter ton expérience ?
A.V. : J’ai adoré, ça a été une très bonne expérience ! Déjà faire les tests physiques, c’était génial. Ce ne sont pas des tests qui mettent en compétition tous ceux qui viennent s’essayer ni des tests pour juger nos handicaps, mais ce sont vraiment des tests pour voir notre niveau, nos capacités… A part la dernière épreuve, la VMA, il n’y a pas de compétition. D’ailleurs, j’avais fini 2ème ! J’en garde un bon souvenir, j’avais bien rigolé avec le 1er, qui avait quand même une énorme vélocité (rires). Ce programme m’a permis de rencontrer d’autres sportifs en situation de handicap, mais aussi de rencontrer les fédérations présentes et discuter avec elles. Cela m’a beaucoup aidé de voir qu’il y avait autant de sports praticables pour les personnes en situation de handicap, et surtout de voir qu’ils étaient très bien adaptés et assez similaires au sport traditionnel.
CPSF : As-tu trouvé un sport qui te convient grâce à La Relève ?
A.V. : J’ai été approché par 7 fédérations sur le plateau, mais c’est avec la Fédération française d’aviron que j’ai accroché, j’ai donc fait un essai du para aviron. Au premier abord la pratique m’a plu, et tout de suite, beaucoup d’espoir ont été placés en moi. La fédération m’a mis à disposition un bateau et le club de Sète s’est mis à fond dans le coaching. Les 3/4 de ce dont j’avais besoin pour mes entrainements ont été pris en charge, ça a été un super accompagnement. J’ai malheureusement arrêté avec la covid et puis ensuite j’ai repris mes études tout en me focalisant sur le rugby fauteuil à XIII pour la coupe du monde de 2022. Toutefois, j’ai adoré la dépense physique du para aviron, du self-control, mais c’est vrai que c’est un sport individualiste. M’entrainer seul ne me dérangeait pas mais j’ai tout de suite sauté dans le grand bain avec des entrainements de 8h à 18h du lundi au vendredi, et j’ai été un peu “dégouté” par la pratique, c’était assez dur mentalement, même si physiquement ça suivait très bien. J’ai direct été dans un objectif de compétition, je n’ai pas eu le temps de créer un lien avec le sport, avec le bateau, le matériel… C’est très important pour moi de pratiquer un sport qui me plait et dans lequel je me sens bien. Il faut un minimum de plaisir et d’amour pour le sport pour être performant.
CPSF : Tu es récemment devenu vice-champion du monde avec l’équipe de France de rugby fauteuil à XIII, tu es donc retourné vers ton sport de prédilection ?
A.V. : J’ai découvert le rugby fauteuil à XIII par hasard en rencontrant le capitaine de l’équipe de France en centre de rééducation. J’ai intégré l’équipe de France la même année que ma participation à La Relève, en 2019. Aujourd’hui, j’ai le statut de sportif de haut niveau et j’ai plusieurs objectifs avec le rugby fauteuil, à la fois avec l’équipe nationale mais aussi avec mon club de Perpignan. Il y a notamment la préparation à la coupe du monde qui aura lieu en France en 2025. Mais en parallèle, j’aimerais découvrir et me tester sur d’autres disciplines, car j’ai besoin d’avoir un autre sport. Et peut-être, sur le long terme, voir si ce sport me plait plus que le rugby fauteuil à XIII pour m’impliquer à fond. Honnêtement, plus je fais de sport, plus je suis heureux ! Le défi paralympique est toujours en tête, c’est d’ailleurs un des objectifs que je me suis fixé après mon accident. Je n’ai plus qu’à trouver la discipline paralympique qui me plaira… peut-être le para hockey, peut-être le para aviron.
CPSF : Finalement, La Relève t’a-t-elle apporté quelque chose ?
A.V. : La Relève a été un réel tremplin pour moi ! Un tremplin pour ma motivation du quotidien et du sport. Ca a été un gros bénéfice pour ma remise personnelle après mon accident. En revanche, en allant vers le para aviron, quelques portes des autres fédérations se sont fermées. J’aurai aimé plus d’accompagnement de ce côté-là, plus de propositions, pourquoi pas faire d’autres essais pour faire mon choix. Le format de cette nouvelle saison avec les essais directement sur le plateau est une bonne idée. En tout cas, La Relève est un super programme qu’il faut mettre beaucoup plus en avant. Certes, c’est une phase de détection mais c’est aussi une phase de découverte et de rencontres.
CPSF : Un conseil à donner aux personnes qui hésitent encore à s’inscrire ?
A.V. : N’hésitez pas, foncez ! La Relève est l’une des plus belles choses qui me soit arrivée depuis mon handicap. Le seul conseil que j’ai à donner est de ne pas réfléchir, d’écouter son instinct, son cœur et sa passion.
Alors, écoutez Arno et inscrivez-vous dès à présent à la saison 4 en complétement ce formulaire en ligne.
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