26 février 2016

La Fondation d’entreprise FDJ, partenaire du CPSF, veut contribuer au développement de la pratique sportive des personnes en situation de handicap

Les « Débats du Sport Solidaire » initiés par la Fondation d’entreprise FDJ, en partenariat avec le think tank Sport et Citoyenneté, se positionnent comme des rendez-vous réguliers d’échanges autour du sport et du rôle qu’il joue dans la société.

Emmanuelle Assmann, présidente du CPSF, est intervenue aux côtés de champions, de grands témoins et d’experts au cours du premier débat qui s’est déroulé à la Maison du sport Français le 17 février sur le thème des enjeux et des perspectives de la pratique sportive des personnes en situation de handicap. “Il ne faut pas nier la différence mais la revendiquer pour en faire une force ” souligne t’elle. L’événement a également révélé les résultats d’une étude inédite TNS Sofres sur le sujet.

12764870_967749583300741_6577977156555816644_oUn intérêt réel pour le sport, et des motivations tournées vers le plaisir

Le premier enseignement issu de cette enquête est que les personnes en situation de handicap ont un intérêt marqué pour le sport, à l’image de la société française dans son ensemble. En effet, 70% des personnes interrogées sont en effet très ou assez intéressées par le sport en général. Et contrairement aux idées reçues, pratiquer une activité physique ne signifie pas systématiquement « rééducation » pour les personnes en situation de handicap. Les motivations premières sont à rechercher du côté d’une pratique tournée vers la santé et le bien-être (70%), le loisir (48%), l’intégration sociale (32%) ou encore le développement personnel (28%). En ce qui concerne les personnes en situation de handicap mental, les deux raisons principales de la pratique sportive sont la sociabilisation et les effets positifs sur le comportement.

Des freins multiples à la pratique…

Si les motivations des non-pratiquants, qu’ils soient valides ou en situation de handicap, se recoupent souvent (manque de temps, manque d’argent, manque de motivation…), ces facteurs semblent renforcés par les difficultés que peuvent rencontrer au quotidien les personnes en situation de handicap.

Parmi ces difficultés, comment ne pas parler de l’accessibilité (ou plutôt de l’inaccessibilité) des infrastructures et des services ? Un frein tellement évident mais toujours réel, comme l’a rappelé France Poret-Thumann de la Direction des Sports du Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. En effet, d’après le recensement des équipements sportifs (RES), moins de 1% des 270 000 équipements recensés aujourd’hui sont dits accessibles de façon complète (cadre bâti, mais mode de transport, dessertes, etc.).

Même si ces chiffres sont à prendre avec précaution (en raison de l’aspect déclaratif du RES), ils interpellent néanmoins sur la réalité de la situation, et sur l’espoir d’un possible accueil des Jeux Olympiques et Paralympiques en 2024. Pour la présidente du Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF) Emmanuelle Assmann, « les Jeux pourraient nous faire gagner 30 ans en la matière ».

11709877_967749369967429_6657050950362969867_oDe plus, cette accessibilité est souvent envisagée pour le seul cadre bâti. Or, pour les personnes en situation de handicap mental par exemple, l’accessibilité signifie avant tout un accompagnement humain continu, ce qui est un frein considérable à la pratique quotidienne.

 

Ce nouvel environnement réinterroge également le positionnement des fédérations sportives spécifiques (Fédération Française Handisport et Fédération Française de Sport Adapté), dont l’expertise développée depuis plus de 50 ans doit permettre de former les éducateurs, les enseignants et les professionnels à l’accueil et à la pratique en milieu ordinaire.

Au-delà de l’accessibilité, l’un des défis demeure la nécessité de convaincre, pas seulement la personne handicapée mais aussi son entourage, et parfois, paradoxalement, le milieu médical, des bienfaits d’une activité physique adaptée.

Emmanuelle Assmann, Présidente du CPSF insiste « Arrêtons de faire des certificats médicaux de contre-indication à la pratique sportive. On arrivera toujours à faire du sport ! »

Enfin participer par le sport et sa médiatisation au changement de regard sur la différence constitue une nécessité.

 

manue FDJParmi les experts présents, le journaliste de France Télévisions Laurent Luyat a annoncé au cours de la soirée plus de 100 heures de direct sur France 4 et France 2, de nombreux journalistes/consultants et un plateau sur place pour les Jeux Paralympiques de Rio 2016 !

Pour Emmanuelle Assmann « C’est une excellente nouvelle pour le mouvement paralympique et sportif français, et nous tenons à remercier le service des sports de France Télévisions pour cette collaboration et mise en lumière grandissantes ! L’occasion de suivre les exploits de grands champions du 7 au 18 septembre prochain à Rio… »

Les Débats du Sport Solidaire placent la pratique sportive des personnes en situation de handicap en tête de l’agenda du gouvernement et du mouvement sportif.

Des pistes d’actions concrètes pour développer la pratique

En clôture des échanges, le président de la Fondation d’entreprise FDJ Charles Lantieri a dévoilé trois pistes d’actions qui seront suivies par la Fondation ces prochains mois dans le but de favoriser la pratique sportive. Ces pistes de réflexions sont issues en partie de la consultation d’experts coordonnée par le Think tank Sport et Citoyenneté en amont des Débats. La Fondation FDJ lancera ainsi un appel à projets pour encourager la mise en œuvre d’activités physiques et sportives au sein des établissements spécialisés sur tous les territoires, sur le modèle du projet « Tous en Forme ! ».

La seconde piste de réflexion concerne la création de contenus spécifiques sur le réseau communautaire du sport GOALEO, permettant ainsi aux personnes handicapées de trouver des témoignages, des conseils et des lieux de pratique, mais aussi de mettre en relation des personnes handicapées entre elles pour une pratique commune et d’encourager une pratique mixte (personnes handicapées et personnes valides).

Enfin, un travail sera fait afin de sensibiliser au changement de regard sur le handicap, en partenariat avec la Fédération Française Handisport et son projet « en route vers Rio » à destination de tous les élèves scolarisés.

 

> Retrouvez l’intégralité de l’enquête sur la pratique des personnes en situation de handicap.

 

 

Débats en présence de champions et d’experts…

En présence de Mme Ségolène NEUVILLE, Secrétaire d’État chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion.

Animée par Géraldine PONS (journaliste Eurosport), la table ronde fut introduite par M. Roman PTASZYNSKI, Responsable de l’expertise sport (TNS Sofres), et s’est poursuivie avec des échanges réunissant :

Mme Emmanuelle ASSMANN, Présidente du Comité Paralympique et Sportif Français

Mme France PORET-THUMANN, Sous-directrice de l’action territoriale à la direction des sports, Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports

Damien SEGUIN, Champion paralympique de voile

Mme Céline POULET, Déléguée nationale aux personnes en situation de handicap, Croix-rouge Française

Jean-Michel RICARD, Co-fondateur du Groupe Associatif Siel Bleu

Laurent LUYAT, Journaliste sportif, France Télévisions

et de grands témoins…

Arnaud ASSOUMANI, Champion paralympique de saut en longueur

Ryadh SALLEM, Triple Champion d’Europe de basket fauteuil, Association CAPSAAA

Henri MIAU, Vice-Président délégué Fédération Française du Sport Adapté

Mme Murielle VANDECAPPELLE-SICLIS, Vice-présidente de la Fédération Française Handisport, Septuple Championne olympique de fleuret (individuel et équipe)

Frédéric REICHHART, Maître de conférences en sociologie, INS HEA

 

Copyright Christophe Mercier