Voile : Damien de nouveau champion paralympique !
Il l’avait annoncé, Damien avait soif de revanche ici à Rio, une revanche qui devait avoir le goût de l’or. L’histoire de Damien s’écrit en effet sur douze ans, après avoir décroché le titre à Athènes en 2004, ce professeur d’EPS enchaina par l’argent en 2008 à Pékin, puis à Londres en 2012, ce fut une frustrante 4e place qui attendait le Français, alors porte-drapeau de la délégation française… Une 4e place qu’il n’avait jamais vraiment pu digérer. Mais, à désormais 36 ans, la Marina Gloria de Rio a porté chance à Damien.
« Je m’étais fixé l’objectif de refaire une médaille d’or, douze ans après, et c’est réussi. C’est le fruit de beaucoup de travail. » Damien Seguin est donc de nouveau sacré champion paralympique dans un cadre exceptionnel : « C’est un cadre idyllique, le Pain de sucre en face, le Corcovado à droite, il fait beau, il y a du monde sur la plage, c’est géant ! »
En prenant la 5e position de la onzième et dernière régate ici à Rio, le Français s’est assuré la première place au classement général. La Britannique Helena Lucas étant positionnée 15e, plus personne ne pouvait ravir le titre à Damien. Elle complète néanmoins le podium en se plaçant sur la 3e marche, l’Australien Matthew Bugg la deuxième.
Rappel des faits
La veille, l’avant-dernière de la compétition paralympique de Rio, avait donné lieu à un rebondissement étonnant. Celui-ci permettait à Damien Seguin d’être assuré, au moins, de la médaille d’argent, rappel des faits…
Damien Seguin, 3e avant cette avant-dernière journée de compétition, était assuré de terminer au moins deuxième des Jeux Paralympiques 2016. La raison ? Un écart de conduite de l’Australien Matt Bugg, en tête depuis le début des épreuves ou presque. Ce dernier s’est rendu coupable de deux fautes sur le concurrent espagnol. En agissant ainsi, Matt Bugg a pris le risque de se faire disqualifier. Ce fut chose faite à l’issue de la réclamation portée à son encontre. Résultat, Damien Seguin, deuxième et premier des deux régates de ce jour, revient à la deuxième place. Il ne compte qu’un point de retard sur l’Anglaise Helena Lucas, championne paralympique en titre. « C’est une super performance. Il s’offre une vraie golden race. » Alors que faire ? Assurer cette place ou prendre les risques nécessaires pour ravir le titre paralympique. « Il ne va pas calculer, note Jean-Jacques Dubois. Il va tout faire pour aller chercher l’or. »
Un plan d’eau piégeux
« Les conditions étaient compliquées. Il n’y avait pas beaucoup de vent. Beaucoup moins que ce qui était annoncé. C’était un plan d’eau piégeux, comme on l’a eu toute la semaine, et donc il ne fallait pas s’énerver. J’ai pris un bon départ, je l’ai contrôlé toute la manche et l’anglaise a perdu un peu les pédales tout du long, elle termine 15e…J’étais devant, il fallait juste un bateau entre elle et moi, et du coup, il y en a eu dix, donc c’était parfait ! »
Pas de voile à Tokyo en 2020
La discipline sortira en effet du programme paralympique dans quatre ans, une décision que regrette évidemment le Français : « J’espère sincèrement que la discipline reviendra en 2024, surtout si c’est à Paris, ce serait top. C’est un sport qui est superbe, on mixe tous les types de handicaps sur les bateaux, les hommes et les femmes y compris, et je pense que rien que ça, symboliquement, c’est super. J’espère aider mon sport à devenir paralympique, ce serait tellement dommage s’il disparaissait complètement… »