10 octobre 2018

Portrait du mois : Alain Quittet (para tir) : « L’entraînement reste le maître-mot de la réussite ! »

Grand pratiquant de moto, c’est sur cet engin qu’Alain Quittet est devenu paralysé suite à un accident. Cet évènement n’a pas entamé sa passion pour le sport, bien au contraire. Le franc-comtois a repris la pratique sportive par l’athlétisme, puis le hand-bike. Médaillé Paralympique aux Jeux de Pékin en 2008 dans cette discipline, Alain Quittet performe actuellement en para tir sportif. L’occasion pour nous d’en savoir un peu plus sur ce sportif au grand talent.

Comité Paralympique & Sportif Français : Hier en para-cyclisme, aujourd’hui en équipe de France de para-tir, comment s’est passée la transition ?

Alain Quittet : « Suite à une blessure à l’épaule, je ne pouvais plus pratiquer le hand-bike. Je connaissais déjà le para-tir en loisir car j’aimais bien cette activité. Suite à cette blessure, le médecin m’a conseillé d’arrêter ma première discipline pour ne pas aggraver la situation. J’ai donc décidé de m’entrainer plus sérieusement en para tir sportif et j’ai eu la chance de tomber sur les bonnes personnes, qui ont tout de suite su m’orienter. Les résultats commencent à arriver ensuite… (rires). »

 

CPSF : Quelle est la spécificité du para tir ?

Alain Quittet : « Il faut avant tout apprendre à bien se connaitre parce qu’un petit changement de rythme cardiaque peut nous faire rater un match. Il faut donc une bonne condition physique couplée à une préparation mentale. L’entraînement reste le maître-mot de la réussite ! »

 

CPSF : Tu as évoqué la préparation mentale. Comment travailles-tu ce point ?

Alain Quittet : « Pour la préparation mentale, nous avons une personne qui nous aide au sein de l’Équipe de France. Cela passe par beaucoup d’échanges pour améliorer la concentration, éviter les pensées parasites et rester centré sur notre objectif. »

 

CPSF : Combien d’entraînements fais-tu par semaine ?

Alain Quittet : « Avec l’Équipe de France, nous nous réunissons en stage une fois par mois. Le reste du mois, je m’entraine 5 fois par semaine pour le para-tir avec des séances physiques en complément. »

 

CPSF : Tu viens de décrocher le bronze à Châteauroux, peux-tu nous parler de ce succès ?

Alain Quittet : « C’est une émotion fantastique. Le fait d’être en France, dans ce nouveau centre de tir qui est magnifique, accessible aux personnes en situation de handicap, où tout est bien fait et bien agencé. Je pense que les organisateurs nous ont fait une compétition digne des plus grands championnats du monde.
Arrivé en finale, je savais que tout allait être possible en restant bien concentré. Et puis gagner cette médaille, devant mes amis, c’est quelque chose de magnifique. Surtout en obtenant, en prime, ce quota pour les Jeux Paralympiques de Tokyo 2020. »

 

CPSF : Justement, pour le grand public, qu’est-ce que signifie ce quota ?

Alain Quittet : « Eh bien tout simplement une qualification pour les prochains Jeux Paralympiques de Tokyo 2020.
Les championnats du monde, en mai dernier, étaient la première possibilité d’obtenir un quota pour les Jeux. Il aura fallu attendre la manche de Coupe du Monde à Châteauroux. C’est un réel plaisir d’être déjà qualifié. Ça va me permettre de me consacrer pleinement à la préparation de ces Jeux pendant les deux années à venir. »

 

CPSF : Pour la première fois à Châteauroux, une compétition internationale a permis la mise en place du para-trap et des épreuves réservées aux déficients visuels.
Que pensez-vous de cet élargissement de la famille du tir paralympique ?

Alain Quittet : « C’est une excellente chose ! Je ne connaissais pas du tout ces épreuves et je suis allé voir par curiosité, avec notamment le titre de Cyril Delubac. C’est un très beau sport où il faut certaines qualités physiques pour performer.
C’est une très bonne chose que la pratique du haut niveau s’ouvre aux déficients visuels. Dans mon club, nous avons deux personnes dans cette situation et pour elles, c’est très motivant de pouvoir accéder aux compétitions de haut niveau. »

 

CPSF : Justement, en termes de haut niveau, quel est ton meilleur souvenir en compétition ?

Alain Quittet : « J’ai beaucoup de bons souvenirs mais ma médaille de bronze en hand-bike aux Jeux de Pékin est sans nul doute mon plus beau souvenir sur cette discipline. Ensuite, la troisième place obtenue à Châteauroux cette année, avec cette qualification pour Tokyo 2020 est quelque chose de fantastique. »

 

CPSF : Les Jeux paralympiques de 2024 auront lieu à Paris. Qu’est-ce que cela représente pour le développement de ta discipline en France ?

Alain Quittet : « Avoir ces Jeux en France est quelque chose de magnifique. Je suis persuadé que ce sera bénéfique pour notre discipline et pour son image surtout si l’équipe de France arrive à performer. »

 

BIOGRAPHIE

Né le 08/08/1956 (62 ans)

Club : La Miotte – Belfort – club labellisé handisport

PALMARES

Tir-Sportif :
Coupe du Monde – Châteauroux 2018
4 Médailles de bronze :
– Carabine couché 50m (R9) par équipe
– Carabine debout 10m (R4) par équipe
– Carabine debout 10m (R5) par équipe
– Carabine debout 10m (R5) par équipe mixte

Championnats du Monde – Corée du Sud 2018
Médaille d’or – carabine couchée 50m par équipe

Hand-bike :
Championnats du Monde – Danemark 2011
Médaille d’argent – Course sur route H1
Médaille de bronze – relais par équipe

Championnats du Monde – Canada 2010
Médaille d’argent hand-bike – Contre la montre

Jeux Paralympiques – Pékin 2008
Médaille de bronze hand-bike – Contre la montre


Suivre l’actualité du para-tir sportif : site internet, Facebook, Twitter & Instagram

 

 

Crédit photo : F.Pervillé / FFTir