Les premiers inscrits à La Relève
Les inscriptions à la saison 5 au programme La Relève sont ouvertes. Célia Jeannes, jeune participante, s'est inscrite en décembre. Elle a récemment rencontré le CPSF pour un entretien et participera au plateau à l'INSEP en mars.
La Relève est un programme de détection de futurs athlètes paralympiques. Créé en 2019, il s’adresse à toute personne en situation de handicap de plus de 16 ans, sportive ou non, motivée par la compétition qui souhaite trouver un sport paralympique adapté à leur profil ou essayer un nouveau sport en complément de leur discipline actuelle. Célia Jeannes, atteinte d’une agénésie d’un membre supérieur depuis sa naissance, s’est inscrite fin 2023 et a été reçu en entretien par le CPSF en décembre. Elle répond à nos questions.
CPSF : Tu es inscrite au programme La Relève, comment as-tu connu le programme ?
Célia Jeannes : Je faisais tout simplement des recherches sur le paralympisme, et je suis tombée sur un article d’un ancien participant de La Relève qui expliquait de quoi il s’agissait. Il racontait que cela l’avait aidé à trouver un sport paralympique. Intéressée, je suis allée sur le site de La Relève et j’ai vu que les candidatures étaient actuellement ouvertes, et je me suis dit “pourquoi pas, après tout je n’ai rien à perdre !”.
Qu’est-ce qui t’a motivé à t’inscrire au programme ? Faisais-tu déjà du sport ?
C.J. : J’ai commencé le para taekwondo il y a quelques mois tout à fait par hasard. En fait, mon coach m’a repéré un soir sur le quai du RER et m’a proposé de venir essayer le para taekwondo dans son club au Hanok Taekwondo à Paris. J’étais dans une démarche où j’avais envie de tester de nouveaux sports et je ne connaissais pas du tout le para taekwondo. Finalement, j’ai adoré ! Mon coach m’a parlé des compétitions paralympiques, et je suis motivée à continuer et voir où cela peut me mener. Pour moi, participer au programme La Relève est une porte d’entrée pour en savoir plus sur le paralympisme. C’est assez difficile de trouver des infos dessus, je ne connais pas toutes les possibilités, tous les sports, toutes les spécificités liées à la pratique d’un parasport… et là j’ai les bons contacts pour m’accompagner. Pour l’instant je suis contente avec le para taekwondo, mais je ne suis pas fermée à l’idée de tester d’autres disciplines, de voir vers quel sport le CPSF peut m’orienter. Qui sait, j’ai peut-être un talent fou pour le para tir à l’arc ?
Tu as récemment eu un entretien avec le CPSF, peux-tu me raconter comment il s’est déroulé ?
C.J. : J’ai été contacté par le CPSF un mois et demi après l’envoi de ma candidature. Mon entretien s’est déroulé avec 4 ou 5 personnes. Nous avons pas mal discuté de sport, de ce que je fais, de ce que j’aime faire, de ce que je voudrais faire aussi… J’étais forcément un peu stressée car je ne savais pas trop à quoi m’attendre mais tout s’est bien déroulé, dans une bonne ambiance. Ils m’ont expliqué à quoi servait le programme et ce qu’il pouvait m’apporter. Ils m’ont dit qu’ils étaient présents si j’avais des questions, et qu’ils me recontacteraient prochainement. J’ai senti qu’il y avait un vrai accompagnement. J’ai effectivement eu appel à eux pour me trouver un club de para taekwondo plus proche de mon domicile, et ils ont très rapidement réussi à m’orienter vers les bonnes personnes.
Aujourd’hui, tu ne fais pas encore de compétition. Est-ce ton objectif ?
C.J. : Oui bien sûr ! Je ne sais pas si ça arrivera mais pour l’instant le para taekwondo est un sport qui me plait même s’il me fait aussi peur. C’est vrai que ça reste un sport de combat, ça demande une force mentale qui est assez importante, parce que je m’entraine avec les valides et ce ne sont pas les mêmes règles. Mais l’idée de pouvoir me dire que non seulement je vais vaincre mes peurs et en plus pourquoi pas atteindre les compétitions de haut niveau en prouvant aux autres et à moi-même que j’en suis capable, c’est un sacré objectif ! C’est vrai que depuis petite, j’ai été confronté à beaucoup de limites dans mes diverses pratiques sportives, les personnes ne savaient pas vraiment comment s’adapter avec mon handicap. Dans le para taekwondo, il n’y a pas besoin de matériel adapté, c’est hyper chouette, c’est la première fois que je me sens vraiment bien dans un sport. En para taekwondo, il n’y a pas de compétition nationale car nous sommes trop peu d’athlètes aujourd’hui, et cette année est particulière car les compétitions internationales sont dédiées à la qualification des Jeux Paralympiques de Paris 2024, mais j’espère pouvoir faire de la compétition dans le futur et pourquoi pas entrer en équipe de France !
Que dirais-tu à quelqu’un qui hésite encore à s’inscrire au programme La Relève ?
C.J. : Je lui dirais qu’il n’a rien à perdre ! Au mieux, ça déclenche quelque chose, qui je pense, peut ouvrir beaucoup de portes par la suite, en tout cas, ça n’en fermera pas. On se met déjà tellement de barrières à nous-même, il est important de faire ce dont on a envie. Je pense que ça peut nous faire découvrir de belles choses. Les belles opportunités, les belles rencontres sont toujours plus accessibles que ce que l’on pense et c’est aussi à nous de les créer ! Pour moi, c’est ce que je vais chercher en participant.
Suivez l’exemple de Célia, inscrivez-vous à La Relève en suivant ce lien !
Crédit photo : ©Elodie DUBEROS