La Relève, trois ans après, que sont-ils devenus ?
Lancé en 2019 par le Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF), le dispositif La Relève est le programme de détection des futurs athlètes paralympiques. Sophie Caverzan, participante de la deuxième saison de ce programme, a été orientée vers le para taekwondo à la suite de son entretien en visio-conférence. Elle nous raconte son parcours.
Sophie Caverzan, jeune Toulousaine, a un handicap au membre supérieur gauche depuis sa naissance. Football, basketball, cross-fit… son handicap n’a jamais été un frein pour elle et ses nombreuses pratiques sportives. En 2020, elle s’inscrit par hasard au programme La Relève et y découvre une nouvelle pratique sportive, le para taekwondo. Aujourd’hui, elle s’entraine sans relâche pour peut-être, un jour, atteindre son rêve de participer aux Jeux Paralympiques.
CPSF : Comment as-tu connu le programme La Relève ?
Sophie Caverzan : Je suis tombée sur une publicité sur Facebook. C’est drôle car un mois plus tôt je parlais avec des copines de mon rêve d’enfance de participer aux Jeux Olympiques. En voyant cette publication “Deviens l’athlète paralympique de demain“, c’était comme un signe ! Je me suis inscrite sans réfléchir en me disant que cela pouvait être marrant d’essayer.
CPSF : Malheureusement tu n’as pas participé au plateau de La Relève, mais tu as rencontré l’équipe du CPSF lors d’un entretien en visio-conférence. Comment as-tu vécu cet entretien ?
S.C. : C’était super sympa ! Trois personnes du CPSF étaient présentes à l’entretien, nous avons eu un échange constructif. Nous avons discuté de mes pratiques sportives mais également sur les parasports qui pourraient être intéressants pour moi d’essayer, comme le para badminton, le volley-assis… Sur le moment, nous n’avons pas tout évoqué le para taekwondo. C’est à la suite de l’entretien qu’un entraineur de l’équipe de France de para taekwondo m’a contacté et m’a proposé d’essayer la discipline dans un club Toulousain.
CPSF : Donc aujourd’hui tu pratiques du para taekwondo ?
S.C. : Oui, à la suite de mon essai, l’entraineur m’a invité à participer à un stage de para taekwondo à l’INSEP. Petit à petit, j’ai accroché et aujourd’hui, j’adore le para taekwondo ! J’ai quitté mon club de foot pour me consacrer à ce beau sport. Je m’entraine à Toulouse trois fois par semaine et, en parallèle, je participe à des stages avec l’équipe de France plusieurs fois dans l’année. Je n’ai pas encore eu la chance de participer à des compétitions mais mes prochaines échéances sont les championnats du monde 2023 et plusieurs grands prix. Ce qui est difficile en France c’est que nous sommes seulement trois pratiquantes féminines de para taekwondo et aucune de nous n’est dans la même catégorie de poids. Il n’existe donc pas de compétition locale. De plus, en tant que personne en situation de handicap, nous n’avons pas le droit de participer aux compétitions avec les valides car ce ne sont pas les mêmes règles. Même si, aujourd’hui, je m’entraine dans un club valide.
CPSF : Etais-tu intéressée par le para taekwondo avant ta participation à La Relève ?
S.C. : Non, je n’avais jamais fait de taekwondo auparavant, ni de sport de combat, j’étais plus sport collectif que sport individuel. A la suite de l’entretien, j’étais partie pour essayer le para badminton, mais l’entraineur de para taekwondo m’a un peu agrippé pour que je reste dans ce sport (rires). Pour moi, mon handicap n’a jamais été un frein, j’ai toujours pratiqué du sport avec les valides, il n’y a jamais eu de différence avec les autres membres de mon équipe de foot ou de basket. Aujourd’hui, je regrette que mon entourage, mes profs de sports à l’école ou moi-même, n’ait jamais pensé au paralympisme quand j’étais plus jeune. J’aurai aimé connaitre les disciplines paralympiques plus tôt et avoir un tout autre parcours sportif. La Relève m’a permis de découvrir le paralympisme et m’a donné cette opportunité de vivre mon rêve d’enfant ! Je ne regrette pas de m’être inscrite.
CPSF : As-tu un conseil à donner aux personnes qui hésitent à s’inscrire ?
S.C. : Il faut s’inscrire à La Relève ! C’est l’occasion de se dépasser, se donner du challenge et d’avoir un projet hors du commun. Au mieux, on réalise un rêve et au pire, on trouve une nouvelle passion, quelque chose qui permet de s’épanouir au quotidien. Grâce à La Relève, j’ai trouvé un sport qui me fait vivre des sensations de fou, avec de vraies valeurs et humainement, j’ai rencontré des personnes super bienveillantes. Je n’aurai jamais connu tout ça sans La Relève. On a une chance grâce à notre handicap de pouvoir accéder à cette opportunité, il faut en profiter, tenter, et ne surtout ne pas avoir peur.