Ces femmes et ces hommes de l’ombre, essentiel-le-s à la performance
Handleur au triathlon, groom à l’équitation, mécanicien au cyclisme, assistant à la boccia, ces membres du staff qui ne sont jamais sur les podiums contribuent pourtant à la performance du sportif. Quatre chefs d’équipe nous racontent ceux et celles qui évoluent en coulisses
Fanny Delaval, équitation : « Le groom, ou soigneur, est celui ou celle qui va s’occuper du cheval. Le faire manger, boire, le brosser, l’amener à l’herbe, le préparer avant la compétition en lui faisant les tresses et en lui mettant la selle. C’est un peu la nounou du cheval. Il faut également une grande confiance entre le groom et le cavalier, celui-ci doit lâcher prise afin de savoir déléguer. Les anciens grooms se sont plutôt formés sur le tas mais maintenant il existe des formations professionnelles qui permettent d’en faire un métier ».
Nicolas Becker, triathlon : « Le handleur, c’est l’assistant de transition pour les épreuves en fauteuils. Il est là sur les transitions natation-vélo et vélo-course à pied. Il attend à dix mètres de la sortie de l’eau que le triathlète arrive, porté par des assistants neutres de l’organisation qui le mettent sur son fauteuil de vie. Il court à côté de lui jusqu’au box où se trouve le handbike. Il l’aide à retirer sa combinaison et l’installe sur la machine. Pour partir à la course à pied, le handleur aide le triathlète à se mettre sur son fauteuil de course notamment. Ces deux transitions représentent environ une minute à chaque fois. On ne gagne pas forcément avec ces transitions mais on peut perdre car parfois les arrivées sont au sprint, et chaque seconde compte. A l’entraînement, on travaille ces transitions. Le handleur doit être calme, méthodique, il faut également une très grande confiance entre lui et le triathlète ».
Marie-Pierre Le Blanc, boccia (Rodrigue Brenek et son assistant François Shraen ont également témoigné) : « Sur le terrain, l’assistant aide le joueur en lui installant notamment sa rampe, en la dirigeant et en l’inclinant selon sa volonté. L’assistant peut également être un coach sur le moment. Les deux doivent rester concentrés ensemble. C’est une vraie osmose. Le joueur c’est le cerveau, l’assistant c’est les bras. Mais en dehors du terrain, c’est également une belle relation car ils évoluent ensemble 24h/24h, il y a le quotidien et ça ne s’improvise pas. L’assistant doit constamment savoir s’adapter à une situation, il doit aussi anticiper et ne rien dramatiser. Si le rôle du staff est de protéger les joueurs, il est aussi de protéger les assistants en les déchargeant de beaucoup de contraintes. A Tokyo, nous avons six sportifs : trois joueurs et trois assistants ».
Laurent Thirionet, cyclisme : « Sans les mécaniciens, rien ne peut fonctionner. C’est au minimum du 6h-22h. A Tokyo, on a 13 cyclistes ce qui fait 20 vélos à régler. Et puis ils portent les caisses, ils sont les rois de la bricole, ils déballent, ils remballent, ils savent tout faire. Ce sont également des logisticiens qui s’occupent du matériel, des achats, de la nourriture. Lors des stages ils amènent tout ce dont on a besoin. Il y a des postes dont tu peux te passer car tu vas trouver une solution de secours, mais sans mécanos c’est pas la peine. »