22 juin 2016

Théo Curin, grand plongeon vers Rio !

Au cours des derniers Championnats d’Europe de natation IPC (1er – 7 mai) qui se déroulaient à Funchal au Portugal, l’Equipe de France de Natation est revenue avec 7 médailles ! Parmi eux se trouvait le junior de l’équipe Théo Curin qui, à tout juste 16 ans, a décroché sa première médaille internationale et sa qualification pour les Jeux Paralympiques de Rio.

Rencontre avec un jeune sportif passionné qui n’a pas peur de se fixer des objectifs aux tonalités paralympiques…

 

Si tu devais te décrire en quelques mots ?
Je dirais que je n’aime pas du tout perdre et je pense que ça se voit pas mal (rires). J’ai toujours envie de faire le maximum et de me dépasser !

Depuis quand pratiques-tu la natation et combien d’entraînements cela représente pour toi par semaine ?
Je fais partie du pôle espoir handisport à Vichy depuis 3 ans maintenant. Mes entraînements varient entre 1h30 le matin et de 1h30 à 2h00 le soir, sauf le week-end où c’est repos ! Et entre les deux, je suis une journée de cours classique, comme tous les autres jeunes scolarisés.

Quand était ta première sélection en Equipe de France ?
Ma première sélection était à Glasgow pour les Championnats du Monde IPC en 2015. Je participais donc à ma deuxième sortie internationale aux Europe de Funchal.

Tu remportes l’argent sur le 200m NL, ta première médaille internationale, qu’est-ce que cela représente pour toi ?
J’ai ressenti une immense joie juste après avec décroché cette médaille ! C’est tout le fruit de mon travail qui paie même si aujourd’hui, ce n’est pas l’échéance que les membres de l’équipe attendent le plus. Mais c’est une médaille qui fait du bien, qui me réconforte par rapport à tout mon investissement au quotidien. Ça montre aussi aux nageurs des autres pays que les français sont bien présents.

Quels sont tes objectifs à court et moyen terme ?
Mes prochains objectifs sont les Jeux. Il faut que mes meilleurs championnats soient Rio et que j’y réalise mes meilleurs chronos avec bien sûr si possible un podium à la clé !

Comment vis-tu ta forte progression qui s’est faite en très peu de temps ?
C’est vrai que ma progression va très vite. On m’aurait dit il y a 3 ans en arrivant au pôle que je pourrais participer aux Championnats du Monde l’année dernière, aux Championnats d’Europe et aux Jeux Paralympiques de Rio, jamais je ne l’aurais cru ! Cela prouve que grâce à l’intégration dans ce pôle France, on peut progresser très rapidement. Ça ne me fait pas peur, au contraire, aujourd’hui j’ai la chance d’améliorer mes temps pratiquement à chaque compétition, ça me rassure et ça me motive encore plus pour la suite !

Et qu’est ce qui t’a fait sauter dans un bassin pour la première fois ?
La personne qui m’a fait découvrir la natation c’est Philippe Croizon, qui a traversé la manche à la nage et traversé les 5 continents. Il m’a donné envie de m’entraîner, de faire comme lui et de me dire que même avec un handicap on peut se dépasser dans le sport tout comme une personne valide en s’entraînant autant qu’eux. Le véritable déclic est intervenu il y a 4 ans, lorsque je suis allé à l’un de ses entraînements avant sa traversée de la manche ! A cet instant, je me suis dit que tout était possible et que j’avais envie de lui montrer que moi aussi j’étais capable de suivre ses pas et de montrer à mes parents, à mon entourage, que c’était possible.

Tu es le junior de cette Equipe de France de Natation, comment le vis-tu ?
C’est vrai que je suis le plus jeune de l’équipe, c’est toujours une position un peu délicate mais moi j’adore cette place du petit dernier pour l’instant et ça fait du bien d’avoir autant de champions à mes côtés ! J’ai eu un petit coup dur lors de ma 4ème place sur le 100m nage libre où je m’attendais à Je suis prêtfaire mieux… Ils m’ont immédiatement réconforté et j’ai vraiment senti toute l’équipe derrière moi. Cela m’a permis de transformer cette petite déception en un moment de joie et cela montre que je suis le plus jeune mais que je suis bien là quand même !

Comment va se passer cet été avant les Jeux Paralympiques ?
On a déjà mis en place la préparation pour les Jeux de Rio. Comme je suis jeune, je ne veux pas partir trop loin pour les stages car je ne vois déjà pas beaucoup mes parents tout au long de l’année. Je vais bientôt passer le brevet et j’avais vraiment envie d’être avec mes proches pendant cette préparation qui va être assez difficile. Avec mon entraîneur Cyril, nous avons réussi à faire en sorte que je passe pratiquement 3 semaines et demi chez moi et ce soit lui qui vienne pour les entraînements !

Quelle est ta dernière pensée quand tu es sur le départ et que le start va se déclencher ?
Je ne pense plus à rien sur le plot de départ, dès la chambre d’appel, je suis vraiment dans ma bulle et très concentré, je pense juste à tout ce que m’a dit mon coach pendant tous les entraînements. Je suis toujours assez nerveux sur le plot, car je ne pense qu’à une chose m’élancer le plus vite possible !

Quel est ton meilleur souvenir en compétition ?
Ça reste ce 200m Nage Libre à Funchal lorsque je sors la tête de l’eau et que j’aperçois mon nom sur le tableau. Quand je réalise que je suis vice-champion d’Europe, je pense tout de suite à mon coach, Fabien Maltret. C’est finalement aussi sa médaille à lui aussi car il se lève comme moi tous les matins pour nous en faire baver et progresser ! Et je dirais que le meilleur reste à venir…

 

Copyright > Luc Percival

 

2015 IPC Swimming World Championships_20150719_Luc Percival_0105_HDBiographie 

 Théo CURIN

Age > 16 ans, né le 20 mai 2000 à Lunéville (54)
Club > Pôle Espoir – CREPS de Vichy
Handicap > Amputé membres supérieurs et membres inférieurs (catégorie S5)
Profession > Collégien

Palmarès
Championnats d’Europe 2016
Médaille d’argent sur le 200m NL
Championnats du Monde 2015
4ème sur le 200m NL

 

 

ZOOM SUR RIO ET LA NATATION

Dates > 8 – 17 septembre

Athlètes > 620  /  Podiums : 152

Londres 2012 > 8 médailles françaises (2 Or, 3 Argent, 3 Bronze)

Site > Stade Aquatique Olympique
PRÉSENTATION

La pratique de la natation est accessible à la majorité des personnes handicapées (physiques, moteurs, visuels, auditifs). L’approche pédagogique proposée par les fédérations permet au licencié débutant d’apprendre à nager en autonomie pour s’adonner à une pratique de la natation en loisir ou en compétition. Ce « savoir-nager » peut également lui permettre d’accéder aux activités nautiques et de se libérer des contraintes d’un appareillage et de la pesanteur.

RÉGLEMENTATION
Le règlement en vigueur est celui de la Fédération Française de Natation (FFN) à l’exception de quelques adaptations inhérentes au handicap :

Le départ
Le départ se fait librement par plongeon ou directement dans l’eau en fonction du handicap. Une aide manuelle est permise pour les personnes dont la déficience le nécessite. Celle-ci ne doit pas être propulsive.
Les nages
Quatre techniques de nage sont règlementées (papillon, brasse, nage libre et dos) et doivent être conformes à la réglementation appliquée à la FFN. Toutefois, selon le handicap, leur validation sera laissée à l’appréciation des juges.

HANDICAP DES PARTICIPANTS

– Paraplégiques, tétraplégiques et assimilés
– Amputés et assimilés
– Infirmes moteurs cérébraux (IMC) et assimilés
– Non-voyants et mal voyants
– Déficience mentale ou psychique (Retour au programme paralympique en 2012)
– Toutes les autres personnes atteintes d’un handicap physique entraînant une perte fonctionnelle.

Les nageurs sont répartis en 14 classes.
MATÉRIEL
Contrairement à la pratique d’un grand nombre de disciplines sportives, la natation ne nécessite pas de matériel particulier.