Sophie Caverzan, de La Relève à vice-championne d’Europe de para taekwondo
Sophie Caverzan a participé au programme de détection La Relève en 2020. Depuis, elle fait partie de l'équipe de France de para taekwondo et se classe n°6 mondiale. Elle nous raconte son parcours.
Il y a un an, le CPSF avait échangé avec Sophie Caverzan afin de savoir ce qu’elle était devenue après sa participation à La Relève en 2020. Orientée vers le para taekwondo, Sophie n’avait pas encore eu la chance de participer à des compétitions. 6 mois après notre entretien, sa carrière sportive a été propulsée : elle a intégré l’équipe de France de para taekwondo et est devenue vice-championne d’Europe et médaillée de bronze aux mondiaux 2023. Aujourd’hui, elle fait partie du Team La Relève. Elle nous raconte son année.
CPSF : Nous nous étions rencontrés l’année dernière pour discuter de ton parcours à l’issue du programme La Relève. Tu n’avais pas encore commencé de compétition, où en es-tu aujourd’hui ?
Sophie Caverzan : Après notre rencontre, j’ai signé une convention d’insertion professionnelle (CIP) entre mon employeur, ma fédération et moi-même, qui permet de me libérer une semaine sur deux pour m’entrainer et faire les compétitions, tout en gardant mon emploi. Ensuite tout s’est enchainé très vite, j’ai pu faire 8 compétitions internationales ! Je n’avais jamais autant voyagé de ma vie.
Et ces compétitions semblent avoir été plutôt réussies, tu as eu plusieurs médailles.
S.C. : Oui, c’est fou ! Ma première compétition était en juin 2023 à Montargis pour les championnats d’Europe. J’y suis allée à la “cool” car j’étais juste impatiente d’enfin faire une compétition. Ca faisait quasiment trois ans que je m’entrainais et que ça n’aboutissait pas à une compétition, j’avais vraiment hâte de voir comment ça se passait mais aussi de voir si je m’entrainais pour quelque chose ou non, de me tester face aux autres… J’ai fait le premier combat dans cet esprit et j’ai gagné ! J’y croyais pas. Finalement, j’ai perdu en finale face à la n°2 mondiale. Je n’étais pas triste d’avoir perdu car c’était déjà incroyable d’être arrivée jusqu’en finale pour ma première compétition et de finir vice-championne d’Europe. Pour les autres compétitions, mon état d’esprit avait changé, j’étais là pour gagner. J’ai vraiment eu une première année de compétition réussie. Je n’ai pas encore eu l’or, je l’attends. J’ai hâte de pouvoir chanter la Marseillaise !
Son palmarès 2023 :
- Médaille d’argent aux championnats d’Europe à Montargis
- Médaille d’argent au Grand Prix du Mexique
- Médaille d’argent au Grand Prix de Chine
- Médaille de bronze aux Jeux Paralympiques Européens à Rotterdam
- Médaille de bronze aux championnats du monde au Mexique
- Médaille de bronze au Grand Prix de Paris
Il y a un an tu rêvais des Jeux Paralympiques de Paris 2024 sans trop y croire. Aujourd’hui, tu touches ton rêve du bout des doigts. Comment te prépares-tu ?
S.C. : Je vais continuer l’alternance Paris-Toulouse en venant plus souvent en stage à l’INSEP. Cette année, nous avons moins de compétitions, seulement 3 avant les Jeux : les championnats panaméricains, les championnats d’Europe puis les championnats d’Asie. Il s’agit d’OPEN donc nous avons le droit d’y participer. Et puis il y aura beaucoup d’entrainements cette année. Comme j’ai commencé tard le para taekwondo, je n’ai pas beaucoup d’expérience et j’ai encore une énorme marge de progression. J’ai pas mal de retard à rattraper mais d’un côté c’est motivant car à chaque séance j’apprends quelque chose de nouveau.
Pourrais-tu nous donner des raisons de s’inscrire à La Relève ?
S.C. : Sans La Relève, je n’aurai jamais connu le para taekwondo, je n’aurai même jamais pratiqué du sport de haut niveau et me serais jamais rapproché des Jeux Paralympiques. La Relève permet de découvrir des sports et de voir ce qui nous convient en fonction de notre handicap. Je ne savais pas qu’avec mon type de handicap j’avais accès à tel ou tel sport. Si on veut faire de la compétition, c’est aussi une voie plus rapide pour nous orienter vers les bonnes personnes. C’est réellement une opportunité de transformer son handicap en quelque chose qui peut être plus positif. Il faut le vivre comme une aventure, se laisser guider au fur et à mesure des différentes étapes du programme (entretien, plateau, initiation, stage…) et voir où ça mène. Il ne faut pas avoir peur de s’inscrire, ça ne coûte rien et ça n’engage pas dans un parcours paralympique. Dans tous les cas, pratiquer du sport c’est bien : c’est bien pour la santé, pour le moral, pour sociabiliser, pour rencontrer des gens en situation de handicap… C’est vrai qu’à ma première compétition, j’étais surprise de rencontrer toutes ces personnes avec le même handicap que moi et ça fait du bien. En tout cas La Relève, c’est un vrai changement de vie !