1ère session Club inclusif en Occitanie : retour d’expérience d’un club
Le département Haute-Garonne, volontaire de développer la pratique sportive à destination des personnes en situation de handicap sur leur territoire, s'est engagé sur l’organisation d’une première session du programme Club inclusif. Elle a permis à 12 clubs du territoire de participer à une sensibilisation à l'accueil des personnes en situation de handicap. Benoit Collin, dirigeant du club Toulouse Balma Arts Martiaux, a assisté aux premières journées de cette session. Il témoigne.
Benoit Collin, ancien judoka de haut-niveau, est directeur technique du Toulouse Balma Arts Martiaux, un club d’arts martiaux qui propose du judo, du karaté, de l’aïkido, de la gym, du tai-chi… Jeudi dernier, il a participé à la première session Club inclusif en Occitanie.
CPSF : Vous avez récemment rejoint le programme Club inclusif. Pour quelles raisons vous êtes-vous engagés ?
Benoit Collin : Plusieurs raisons me motivaient à rejoindre Club inclusif. Il y a deux semaines, nous avons lancé un nouveau projet au sein du club dans lequel nous avons mis en place des ateliers à destination d’enfants ayant des troubles du spectre de l’autisme. Une association Balmanaise, appelée “Enfants Extra Ordinaires“, nous a sollicité pour mettre en place des ateliers de judo et nous avons trouvé ce projet vraiment intéressant car nous pouvons être amenés à accueillir des enfants ayants des troubles autistiques au sein de nos cours. Ces ateliers sont une porte d’entrée pour accueillir ce public et si nous arrivons à pérenniser le projet, nous pourrons accueillir correctement sur nos cours classiques. La 2ème raison est la volonté de continuer à me former, puis à faire descendre l’information à mes enseignants. C’est aussi une manière de se démarquer des autres clubs de judo qui peuvent accueillir des déficients visuels. Nous, nous souhaitons accueillir une autre branche de handicap avec le judo adapté.
Qu’attendez-vous du programme Club inclusif ?
B.C. : Tout d’abord, je souhaite en savoir un peu plus sur la structuration du sport adapté et du handisport. Etant peu confrontés, nous avons un peu de mal à appréhender, non pas que nous ne nous y intéressons pas, mais nous avons peu de contenu à ce propos dans nos formations initiales. Je suis curieux de voir comment fonctionne les fédérations handisport et du sport adapté mais aussi de connaitre les ressources et les institutions que nous pouvons mobiliser pour la création et l’accompagnement de projets. Jeudi dernier, j’ai déjà eu des réponses à mes questions, c’était vraiment intéressant. Nous avons aussi eu un temps de pratique et, selon moi, il n’y a rien de mieux que de la mise en œuvre pour se rendre compte à la fois des possibilités mais aussi des difficultés à l’accueil des personnes en situation de handicap. Le but de ce programme est de pouvoir amener la pratique à tous.
Que retenez-vous des premiers modules suivis ?
B.C. : Déjà, dès le premier jour, je suis ressorti en me disant “C’est possible ! C’est facile, nous sommes capables de le faire et nous devons le faire ! “. Même si nous ne sommes pas armés, même si nous faisons avec nos connaissances acquises sur le tas avec l’expérience, c’est possible. La première journée nous a d’abord rassuré, nous avons compris que nous faisions déjà pleins de bonnes choses et nous avons eu des pistes pour nous améliorer. Ça nous a permis d’élargir notre vision du sport adapté et du handisport. C’est aussi très sympa de pouvoir échanger avec les autres clubs et disciplines et de voir ce qu’ils proposent.
Comment pensez-vous structurer votre club à l’accueil des personnes en situation de handicap ?
B.C. : Dans ma vision, je souhaiterais utiliser les ateliers conçus avec l’association pour les transférer ensuite en licence. Je n’ai pas envie de catégoriser et de différencier avec des cours spécifiques aux personnes en situation de handicap. Je trouve que c’est un plus, la cohabitation entre “valides” et personnes en situation de handicap correspond aux valeurs du judo et du sport et fonctionne très bien. Bien sûr, si nous nous rendons compte que c’est trop compliqué à mettre en place, nous nous adapterons en trouvant des solutions ou en commençant par des cours spécifiques jusqu’à ce que les enfants arrivent à gagner en autonomie et à s’épanouir pour intégrer un cours classique.