31 août 2021

Une France qui gagne où comment accompagner les athlètes paralympiques vers le plus haut-niveau ?

La création de l’Agence Nationale du Sport en 2019 a provoqué un changement de méthodologie dans l’approche et l’expertise du sport de haut-niveau en France. Si Arnaud Litou, Conseiller expert paralympique au sein de la haute performance de l’Agence Nationale du Sport, convient que l’attribution des Jeux Paralympiques de 2024 à Paris a été un accélérateur de réflexion, qui peut donner ses premiers résultats à Tokyo, il regarde déjà vers l’horizon 2028 à Los Angeles et 2032 à Brisbane.

Quelle a été la base de votre réflexion pour mieux accompagner les athlètes paralympiques de haut-niveau ?

 

On a commencé par un état des lieux et on s’est aperçu qu’il n’y avait jamais eu de stratégie paralympique en France. On a constaté également que depuis 2000 dans les sports d’été la France reculait par rapport à la concurrence des autres pays de plus en plus nombreux et mieux outillés pour certains. Depuis 20 ans, clairement, la France ne lutte plus à armes égales pour aller chercher les médailles. L’Agence Nationale du Sport est un partenaire de performance qui a voulu remettre de la cohérence en réfléchissant et en accompagnant.

 

Qu’avez-vous mis en place pour répondre rapidement cet état des lieux ?

 

Nous sommes partis sur deux grands axes : le développement et l’optimisation.

Sur le développement, il s’agit de développer la pratique parasportive et la compétition. Il y a peu d’athlètes de haut-niveau et de licenciés dans les fédérations, nous avons donc décidé de les accompagner afin qu’elles augmentent leur base de pratiquants et donc le nombre de potentiels sportifs de haut-niveau dans le futur. Concernant l’optimisation, nous avons identifié les sportifs de haut-niveau actuels et nous leur avons donné plus de moyens pour une meilleure préparation dans leur quotidien (matériel, suivi médical et socio-professionnel), en collaboration avec les équipes médicales et en s’appuyant sur les sciences du sport. Nous avons également professionnalisé l’encadrement et supprimé le bénévolat. Au final, nous travaillons en collaboration avec les fédérations afin de les aider à attirer et fidéliser de nouveaux pratiquants qui seront peut-être de nouveaux champions, et en parallèle nous permettons aux athlètes de haut-niveau actuels de consacrer plus de temps et d’énergie à leur projet sportif.

 

C’est donc un engagement fort de la part de l’ANS ?

 

Nous avons multiplié par trois les moyens d’Etat dédiés aux Paralympiques avec l’idée d’un engagement fort et durable. Paris 2024 est une première étape mais ce n’est pas une fin en soi. C’est un catalyseur qui doit permettre de voir plus loin, vers les Jeux de 2028 et de 2032. Il y a 30 ans, la France était dans le top 5 des nations, c’était une autre époque mais viser un retour à cette place est un objectif. Au-delà du classement, remettre en ordre de marche le paralympisme français grâce à de la découverte, de l’accompagnement, de l’optimisation et de l’individualisation, c’est cela qui nous intéresse.

 

Qu’espérez-vous des Jeux de Tokyo 2020 ?

L’objectif affiché est de 35 médailles sont 9 en or, cela nous permettrait d’être certainement aux alentours du top 10. 16e à Londres en 2012, 12e à Rio en 2016, Dans les 10 à Tokyo, nous serions vers une progression.