5 décembre 2013

Rencontre avec Emmanuelle Assmann, Présidente du CPSF

L’Elue à la tête du CPSF revient sur ses premiers mois à la présidence du comité paralympique et son ambition à 100 jours des Jeux de Sotchi. Elle évoque également les temps forts de l’Assemblée Générale de l’IPC qui s’est déroulée le mois dernier à Athènes.

 

Après quelques mois à la tête du CPSF quelles ont été vos priorités?

 

J’ai avant tout été élue avec l’ensemble du comité d’administration pour faciliter la coopération au sein du mouvement paralympique au service des personnes en situation de handicap depuis l’accès à la pratique jusqu’au plus haut niveau. Dans le cadre de cette mission, je souhaite privilégier le partage d’expérience et le savoir-faire entre fédérations sportives spécialisées et fédérations historiques du mouvement paralympique en faveur du rayonnement du mouvement sportif plutôt qu’un modèle unique prédéfini. Depuis mon élection, je me suis donc principalement attachée à :

–          rencontrer les différents acteurs du mouvement en France et à l’international.

–          accompagner les fédérations et les athlètes dans la préparation des Jeux de Sotchi afin que nous soyons dans les meilleures conditions de performance sur place.

–          préparer notre plan d’action 2014-2016 en lien avec les services de l’état.

 

Vous avez participé à l’Assemblée Générale de l’IPC fin novembre, quelles en ont été les grandes lignes ?

 

Un premier volet a porté sur la présentation de la stratégie 2014 de développement  du mouvement paralympique à travers le monde dans le cadre de la Fondation Agitos, créée par l’IPC en 2012. Ce plan inclut notamment :

–          le lancement d’un programme pilote de mentorat en Europe visant à développer le leadership féminin au sein du mouvement paralympique

–          le redéploiement du Programme de soutien Grant dont l’objectif est d’aider les organisations à former des officiels techniques, des classificateurs, des entraîneurs et contribuer au développement des équipements sportifs à faible coût.  Pour exemple, cette année,  630 000 euros ont été répartis sur 34 projets pour soutenir des programmes de développement de l’athlète. »
L’IPC – par la voix de son Directeur Général – a ensuite présenté les plans stratégiques pour chacun des 9 sports paralympiques (athlétisme, haltérophilie, natation, ski alpin, snowboard, biathlon, ski nordique, hockey sur glace) gérés directement par l’IPC. Les 6 axes principaux tels que l’organisation des grands événements (Jeux Paralympiques, Championnats du Monde), le financement et les partenariats mais aussi la place des athlètes ont notamment été abordés longuement (pour plus d’informations, cliquez ici). Cette assemblée s’est poursuivie avec la présentation des comités d’organisation des prochains Jeux Paralympiques (Sotchi 2014, Rio 2016 , PyeongChang 2018 et Tokyo 2020) et l’élection du président de l’IPC ainsi que du Vice-Président et du board. »

 

Dites-nous un mot sur la réélection de Sir Philip Craven à la tête de l’IPC ?
« Avec la réélection de Phil Craven (127 voix à 20), l’ensemble des votants ont fait le choix d’une certaine continuité mais ont aussi implicitement reconnu son rôle dans l’essor du mouvement paralympique. Nul ne peut nier le succès populaire des Jeux Paralympiques de Londres ou des derniers championnats du monde d’Athlétisme qui se sont déroulés à Lyon en juillet 2013. Sous son impulsion et même si de nombreux efforts restent à faire,  notre mouvement s’est professionnalisé dans ses différentes dimensions (perception du paralympisme, accompagnement des athlètes, médiatisation…).  La route est encore longue et nous devons travailler aux côtés de l’IPC en faveur de de l’accès au paralympisme à plus grand nombre de pays, d’une meilleure lisibilité, de l’augmentation de ses ressources ou d’une plus large médiatisation. »

 

Quelles sont les grands axes du plan d’action 2014 du CPSF ?

Nous allons œuvrer à l’atteinte de trois principaux objectifs à savoir :

Année Olympique oblige, nous avons et allons continuer à créer les conditions optimales pour l’Equipe de France Olympique à Sotchi. A ce titre nous travaillons depuis plusieurs mois en étroite collaboration avec le comité d’organisation, les athlètes et leur fédération (uniquement FFHandisport pour Sotchi) pour que les conditions de réussite optimales soient réunies. Nous avons notamment fait plusieurs déplacements sur place. Ne nous en cachons pas, l’objectif est de rapporter autant de médailles qu’à Sotchi en visant la 10eme place au rang des nations dans un contexte de concurrence de plus en plus accrue. La tâche ne sera pas facile. Cette mission se prolonge également sur un certain nombre d’événements internationaux qui auront lieu en 2014 en athlétisme, Tir à l’Arc, Haltérophilie, escrime, aviron, triathlon  …

 

Nous voulons également profiter de ces événements et des Jeux en particulier pour améliorer la médiatisation du sport paralympique en France à travers nos outils (site internet, réseaux sociaux…), ceux des fédérations et des partenaires de ce mouvement.

 

Nous voulons également renforcer la présence et l’influence de la France à l’international en travaillant notamment avec le Comité du Sport Français à International (CFSI). Cela passe par exemple par une meilleure représentativité de nos arbitres, de nos classificateurs de nos élus dans les instances internationales mais également par l’accueil de grands événements dans les années à venir. Notre rôle est aussi de contribuer au développement du mouvement dans les pays moins favorisés et notamment les pays francophones à travers le prêt de matériel, la formation… Toutes ces actions doivent se faire de manière coordonnée pour éviter les pertes de temps et d’énergie mal utilisée.

Enfin, en lien avec l’ensemble des fédérations du mouvement, notre rôle est de veiller au développement de la pratique pour assurer l’émergence de futurs champions mais aussi permettre l’accès au sport pour l’ensemble des personnes en situation de handicap quel que soit celui-ci.