Reconnaissance législative du CPSF ou l’affirmation d’un mouvement paralympique en action
Une proposition de loi visant à protéger les sportifs de haut niveau et professionnels et à sécuriser leur situation juridique et sociale a été votée le 8 juin 2015 par l’Assemblée Nationale et doit être examinée ces prochains mois au Sénat (en savoir plus sur la proposition de loi).
Ce texte, qui s’adresse principalement aux sportifs dispose également d’un article reconnaissant enfin sur le plan législatif le Comité Paralympique et Sportif Français. Cela constitue une avancée symbolique non négligeable pour le mouvement paralympique français.
Un rôle réaffirmé
Depuis son ouverture en 2013 à l’ensemble des fédérations sportives souhaitant s’investir dans le développement de la pratique pour les personnes en situation de handicap et la prise en compte du para sport par certaines fédérations disciplinaires (ex : aviron, canoé-kayak, triathlon, badminton, taekwondo…), le CPSF est sollicité pour représenter le mouvement paralympique et siège, en tant qu’entité propre, au conseil national du sport.
Pour autant le rôle et les actions du CPSF restent encore flous pour les partenaires publics et privés, notamment les fédérations, et la proposition de loi est un bon moyen de faire œuvre de pédagogie.
En zoomant sur le CPSF elle donne l’occasion d’expliquer, aux acteurs du sport, qu’il existe au niveau international un mouvement paralympique (IPC) distinct du mouvement olympique (IOC) et que dans ce contexte le CPSF joue, pour les jeux paralympiques, le même rôle que le CNOSF en matière de supervision de la délégation française. Il participe également aux réflexions sur les évolutions du sport pour les personnes en situation de handicap et sa reconnaissance dans le code du sport permet de le positionner officiellement, auprès du CNOSF, comme l’interlocuteur privilégié pour toutes les questions paralympiques.
Une action légitimée
Non seulement la reconnaissance législative du CPSF donne une assise supplémentaire à son action mais elle légitime également le travail effectué depuis des années.
Au-delà de l’organisation de la délégation française aux Jeux Paralympiques, qui constitue sa priorité, le CPSF a beaucoup œuvré pour que soient prises en compte les spécificités des sportifs en situation de handicap et du mouvement paralympique tant au niveau national qu’international. Cela s’est notamment traduit par la présence du CPSF au conseil national du sport et 3 de ses commissions (excellence sportive, valeurs et éthique du sport, CERFRES), à un certain nombre d’opérations ou de travaux portés par le ministère chargé des sports (proposition de loi, statut des sportifs avec audition de la commission Karaquillo, opération avec les entreprises en faveur de l’insertion et reconversion des sportifs, fonds de soutien audiovisuel…) et celui de la Défense (Rencontres Militaires Blessures et Sport, Centre National des Sports de la Défense).
Le CPSF est partie prenante dans les travaux menés sur la performance olympique et paralympique et a signé la convention entre l’Etat, le CNOSF et le CPSF sur le sujet.
Il a également réussi, en organisant des prises de parole autour d’événements propres, à mettre en avant le mouvement paralympique et ses valeurs (détermination, inspiration, égalité, courage). L’organisation d’un déjeuner débat en décembre 2014 autour de Philip Craven, président de l’IPC et membre du CIO, relevait de cette stratégie visant à valoriser le mouvement paralympique et à le positionner sur le devant de la scène.
Dans le même temps, et l’opération autour de Phil Craven le prouve, le CPSF et sa présidente se sont beaucoup investis dans les actions d’influence du sport français sur la scène internationale. Le mouvement paralympique participe au rayonnement de la France et la participation du CPSF à un déplacement ministériel au Japon en avril 2015 en constitue un gage.
La proposition de loi visant la reconnaissance législative du CPSF légitime son action en faveur de la valorisation et de la prise en compte des spécificités du mouvement paralympique et lui donne encore plus d’arguments pour peser dans les actions et orientations à venir.
Une force en mouvement
Aujourd’hui le paralympisme est pleinement reconnu et a officiellement son représentant. Il ne sera plus possible de revenir en arrière et de dire que finalement ce n’est pas si important.
Même si la reconnaissance du CPSF est essentiellement symbolique, elle donne un élan nouveau. Il reste à convertir cette assise nouvelle en énergie supplémentaire. Le premier chantier est de mettre en mouvement les sportifs, la population française, les entreprises, les institutions autour de la candidature de Paris aux jeux de 2024 et des questions d’accessibilité et de changement de regard sur la différence.
La Présidente du CPSF, Emmanuelle Assmann, est pleinement engagée dans cette ambition et, à n’en pas douter, se sentir reconnue par la loi décuplera sa force de conviction.
© CPSF
*Des sportifs paralympiques se sont associés à une Tribune en faveur du sportif de haut niveau, co-rédigée par Martin Fourcade (biathlon), Eric Carrière (foot), Isabelle Severino (gymnastique), Viginie Dedieu (natation synchronisée) et Astrid GUYART (escrime)