Premier forum national de Classification
Ce mercredi 15 novembre s’est tenu à l’INSEP le 1er forum national de classification, organisé par le Comité Paralympique et Sportif Français. La cinquantaine de classificateurs de niveau national et international et référents sportifs présents ont pu échanger sur leur pratique, sur les règles de classification et créer des synergies interfédérales autour des problématiques communes ainsi identifiées.
Depuis son ouverture en 2013 à toutes les fédérations sportives organisant une activité pour les personnes en situation de handicap, le Comité Paralympique et Sportif Français s’est donné comme objectif d’accompagner les fédérations sur des sujets transversaux. La classification constitue un enjeu central pour le mouvement paralympique et dans cette perspective, le CPSF s’organise, à l’image de ce forum, pour faciliter la montée en gamme des fédérations sur ces questions et dynamiser la mise en place de stratégie fédérale de classification à destination des athlètes et des classificateurs.
À l’issue de cette journée, plusieurs axes de travail et de développement ont été identifiés :
– Faire collaborer les fédérations pour que les plus expérimentées sur la question de la classification puissent proposer leur expertise aux « nouvelles » fédérations grâce notamment à la mise en place de tutorat.
– Palier aux problèmes récurrents liés à la classification : comme pour les arbitres, renforcer la protection autour du classificateur en apportant par exemple une protection juridique.
– Ouvrir le champ des possibles en orientant les sportifs en fonction de leur projet compétitif et de leur handicap.
– Inciter les fédérations à développer une stratégie de classification en s’assurant de la prise en compte au niveau national du code de classification.
QU’EST-CE QUE LA CLASSIFICATION ?
Pour concourir sur un pied d’égalité, les athlètes sont classés en diverses catégories et classes. La classification est effectuée par un personnel médical et/ou technique spécialisé chargé d’évaluer l’impact du handicap sur une activité sportive donnée. Le système de classification est spécifique et adapté à chaque discipline.
Cette manière de procéder tend à garantir que les athlètes concourant dans une même catégorie ont des aptitudes fonctionnelles identiques ou similaires.
– analogie avec les catégories de poids
Une procédure analogue est appliquée tout aussi bien aux athlètes valides, par exemple l’utilisation des catégories de poids en boxe. Un boxeur poids moyen n’est jamais opposé sur le ring à un poids lourd. Actuellement, la classification s’apparente à une classification fonctionnelle par sport plus que par handicap.
– la classification fonctionnelle
La classification fonctionnelle implique que tous les athlètes de la même catégorie ont un niveau d’aptitude fonctionnelle similaire en matière de mouvement, coordination et équilibre. Selon ce système, des athlètes présentant des handicaps différents peuvent concourir ensemble s’ils présentent un degré égal d’aptitude fonctionnelle. Les catégories sont désignées par une lettre, généralement l’initiale du sport, et un nombre (ex : S5 pour Swimming en natation ou T44 pour Track en athlétisme). Les chiffres inférieurs représentent en général un handicap plus important.
>> QUELLE EST LA PROCEDURE DE CLASSIFICATION ?
D’un point de vue pratique, la procédure de classification comprend plusieurs phases :
– Etape 1 : Eligibilité
Pour pratiquer en compétition un sportif doit justifier d’un handicap relevant des 10 pathologies définies par l’IPC. Chaque fédération peut restreindre les handicaps éligibles pour sa discipline.
– Etape 2 : Handicap minimum
Pour être autorisés à concourir en compétition, chaque athlète avec un handicap éligible doit démontrer qu’il est affecté dans sa capacité à exécuter les tâches et activités fondamentales du sport concerné
– Etape 3 : Attribution de la classe sportive
>> CATEGORIES DE HANDICAP AUX JEUX PARALYMPIQUES
Les athlètes participant aux Jeux Paralympiques appartiennent aux trois grandes catégories suivantes :
- Athlètes handicapés physiques
- Athlètes amputés
- Athlètes avec lésion de la moelle épinière
- Athlètes avec paralysie cérébrale : IMC (Infirmes Moteur Cérébraux)
- Autres catégories : athlètes atteints d’affections provoquant des problèmes locomoteurs et non couverts par les catégories mentionnées ci-dessus. Exemple : polio, sclérose, dystrophie musculaire
- Athlètes malvoyants et non-voyants
- Athlètes présentant un handicap mental ou psychique
Altération significative du fonctionnement intellectuel, indiquée par un Q.I inférieur à 75 reconnu avant les 18 ans du sportif.
NB : Les athlètes sourds ou malentendants ne participent pas aux Jeux Paralympiques.
La classification est donc à la fois garante de l’équité, en permettant de regrouper en situation de compétition des sportifs ayant les mêmes limitations fonctionnelles, mais également de la crédibilité du sport paralympique.
>> RESPECT DE L’ETHIQUE
Le code de classification du Comité Paralympique International (IPC), rénové en novembre 2015 est un outil robuste, soucieux du respect de l’éthique. Il prévoit à la fois la réforme des systèmes de classification des fédérations internationales sur la base de preuves observables mais également un volet formation renforcé en direction des classificateurs, des sportifs, des entraîneurs et un volet dédié aux sanctions en cas de fausse déclaration lors de l’évaluation.
Pour être efficient, il est important que le code se diffuse sur les territoires nationaux et l’IPC a demandé à ses comités nationaux d’en assurer la diffusion et la mise en œuvre locale. Le CPSF a mené, en lien avec les expertises des fédérations paralympiques, un travail pour transcrire et adapter ce code au niveau national et ainsi inciter les fédérations à se structurer afin d’accroitre les opportunités de classification et ainsi permettre aux sports paralympiques de se développer.