21 septembre 2015

Paracanoë, Cindy Moreau déterminée !

Médaillée de bronze sur les Championnats du monde ICF qui se tenaient à Milan (Italie) et habituée des podiums internationaux, rencontre avec Cindy Moreau, véritable espoir du paracanoë français…

 

Si tu devais te décrire en quelques mots ?
Je suis une personne timide et très exigeante envers moi-même.

 

Championne d’Europe, médaillée de Bronze aux derniers mondiaux cette année et régulièrement sur les podiums… que retiens-tu de ta saison de manière générale ?
Sportivement c’est une saison complète, c’est une des rares années où j’ai pu m’entraîner sereinement sans problème. Sur le plan professionnel, j’ai signé un contrat en avril avec le Ministère de la Défense. Je suis maintenant employée en tant que Conseillère sportive. Cela me permet aujourd’hui d’être plus sereine financièrement, d’avoir une reconnaissance et un employeur. Le Ministère de la Défense me soutient également dans mon projet sportif et j’ai toute la disponibilité nécessaire pour m’entraîner dans mon club. Ce poste me permet aussi de rencontrer d’autres athlètes de Haut Niveau qui sont comme moi des passionnés. Voir des sportifs extérieurs au canoë-kayak, partager des expériences est très enrichissant pour moi. J’ajouterai que tout cela est très est important quand on est responsable de famille et mère d’un petit garçon, c’est une très bonne année !

 

Que représente la pratique du paracanoë pour toi ?
Avec mon handicap, le paracanoë est l’une des rares disciplines que je peux pratiquer normalement sans trop d’adaptation. Il y a beaucoup de sports que je ne peux plus faire aujourd’hui comme le roller, le vélo… Pour quelqu’un de sportif comme moi, pouvoir encore pratiquer un sport est très important. J’aime glisser sur l’eau, sentir la vitesse du bateau en monoplace ou en équipage !

 

Combien d’entrainements par semaine ?
En règle générale, je m’entraîne 6 jours par semaine. Le quota horaire est variable en fonction des échéances. Je m’entraîne de manière très régulière dans mon club. Aujourd’hui, j’arrive à tenir la saison hivernale, même si je n’aime pas le froid.

 

Peux-tu nous parler de ta préparation pour les Championnats du Monde de Milan ?
Ma préparation aux Championnats du Monde était assez particulière et pas du tout comme les autres années. Cela m’a assez perturbée sur la fin. En 3 ans, je suis passée d’un niveau national à un niveau international et bientôt Paralympique. J’ai donc encore beaucoup de choses à travailler et à apprendre. Toutefois, je me dis que ce n’était pas l’année où il fallait chercher absolument à atteindre l’or mais plutôt d’ouvrir un quota pour Rio. La priorité était donc basée sur la technique, sur l’appui pour aller chercher cette fameuse médaille d’or à Rio en Septembre 2016.

 

Médaillée de bronze, comment t’es-tu sentie ?
C’est l’une des courses que j’ai le moins ressentie et je n’ai vraiment pas été correcte dessus par rapport à mon entraînement initial. Même si il y a une médaille et un quota pour Rio, sportivement ce n’est pas ça ! Je peux faire mieux, j’en ai les moyens et j’aurais dû faire beaucoup mieux sur cette échéance ! 3ème ?  Ce n’est pas pire ! Avec le recul je me dis que c’est bien et que jusqu’à présent, je fais des podiums. Après il ne va pas falloir descendre mais plutôt remonter vers le haut du podium ! Ce n’est pas cette année que j’aurai l’Or mais l’année prochaine.
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Vidéo de la finale des Championnats du Monde

 

Le canoë va faire son entrée au programme des Jeux Paralympiques de Rio en 2016, peux-tu nous parler du format de la compétition et de ses spécificités ?
Le seul point qui va différer du format des Championnats du Monde réside dans les éliminatoires. Au lieu de se dérouler en série qualificative classique, il s’agira de duels en « head to head » comme disent les Anglais. Ces duels permettront soit l’accès en finale directe, soit à un repêchage. L’ensemble des épreuves d’une catégorie devrait se dérouler durant la même journée. La finale se déroulera à 8 et c’est celle qui sera la plus forte ce jour-là qui gagnera…

 

Deuxième sur le Test Event de Rio le 4 septembre dernier, bonne prise de repères pour toi à 1 an des Jeux Paralympiques… Peux-tu nous parler de ta course ?
Oui ce fut intéressant de courir au Test Event. Cela m’a permis de découvrir le format de course que l’on devrait retrouver aux Jeux Paralympiques : une phase éliminatoire en un contre un puis une finale à 8. Je sais que je peux encore progresser sur le plan technique mais également sur ma capacité d’adaptation. Le bassin est situé entre les deux plus belles plages de RIO et de ce fait prend facilement le vent. En plus le jour de ma finale j’ai eu la malchance de trouver un banc d’algues derrière ma boîte de départ, ce qui n’a pas facilité ma course. Le problème d’algues devrait être résolu avant les jeux et cela ne m’inquiète pas… mais on ne sait jamais. C’est une situation que l’on rencontre de plus en plus souvent même sur nos propres bassins, il n’y a pas qu’à RIO qu’il faut traiter ce type de problème. 

 

Ton état d’esprit avant le départ d’une course ?
Ca dépend des courses et des objectifs que je me suis fixée. Mais en règle générale je suis quelqu’un d’assez tendue et pas très sociable avant une course. En effet, il est important pour moi d’éviter toutes sources de stress ou de pressions qui pourraient me perturber. Ainsi, je préfère m’isoler de l’ambiance du championnat, je me tiens à l’écart du paddock (l’espace réservé aux athlètes Equipe de France, matériel, bateaux etc..) et des autres compétiteurs. Le seul qui peut m’approcher avant une course est mon entraîneur, François MAUCOURANT pour les derniers conseils avant de rentrer dans la course. Je peux paraître froide avant la course mais c’est pour moi un moyen de me concentrer et me retrouver avec moi-même pour donner le meilleur de ma performance pendant la compétition.

Ta plus belle victoire ?
Ma médaille de bronze lors des Championnats d’Europe au Portugal en 2013. C‘est un très beau souvenir. Je suis très contente car mon seul objectif lors de cette compétition était de ne pas terminer dernière. C’était ma première course, j’étais très peu préparée et je ne savais pas du tout où j’allais. J’étais dans un bon état d’esprit, sans pression et je termine sur la 3ème marche du podium.

 

Penses-tu déjà à Rio ? Si oui quels seront tes objectifs ?
Pour être sincère pour le moment je ne réalise pas vraiment. Mon objectif sera vraiment d’être « actrice » des Jeux et non figurante. Je souhaite revenir de RIO avec autour du cou le fameux sésame que tous les sportifs convoitent.

Cindy MoreauBIOGRAPHIE

Age : 31 ans, née le 11 octobre 1983 à Angers
Club : Club Nautique Bouchemaine
Catégorie KL3
Profession : Conseillère sportive de la Défense

Palmarès
2015
Championnats du Monde (Milan)
Médaillée de bronze
Championnats d’Europe (Racice)
Médaillée d’or

2014
Championnats du Monde
Médaillée d’argent
Championnats d’Europe (Brandenburg)
Médaillée d’argent

2013
Championnats du Monde (Duisbourg)
Médaillée de bronze
Championnats d’Europe (Montemor)
Médaillée de bronze

–> Découvrez le portrait de Cindy Moreau

Copyright : KMSP – Jean-Marie Hervio
Source : Fédération Française de Canoë-Kayak