Médaille d’or de Sandrine Martinet, Duplan : « Fier d’avoir contribué à ce succès »
Olivier Duplan, le directeur sportif du judo à la FFH, est revenu sur le fabuleux succès de Sandrine Aurières-Martinet en moins de 52 kg. Énorme.
« J’ai beaucoup pleuré ». Des larmes de joie et de soulagement. Le chef d’équipe du judo ne cachait pas l’immense émotion ressentie pendant la finale gagnée de Sandrine Aurières-Martinet en moins de 52 kg. « On a l’impression d’avoir gagné un combat de douze ans, reprend-il. Elle est allée au bout de son projet sportif et au bout de l’un des buts de sa vie. Je suis fier d’avoir contribué à ça. »
Et oui, Sandrine Aurières-Martinet l’a fait. La judokate de Mâcon est allée chercher l’or paralympique tant rêvé. Et avec la manière. A l’image de sa finale contre l’Allemande Ramona Brussig, maîtrisée de bout en bout, la nouvelle championne paralympique a fait preuve de sérieux, de gestion tactique et technique. « Depuis que nous sommes arrivés à Rio, on la sent très concentrée, très forte et déterminée. » Déterminée à mettre fin à une douzaine d’années de frustration. « Elle a eu le sens de l’attaque, du combat et n’a jamais subi les choses. »
La ténacité récompensée
Le parcours menant à l’or n’a en effet pas été de tout repos. L’histoire a commencé en 2004, à Athènes. Sandrine Aurières-Martinet, soutenue à Rio par son fils aîné, Loïc (8 ans), son mari, sa famille et quelques amis, avait échoué en finale. Même issue quatre ans plus tard à Pékin. La consécration attendue à Londres vire au cauchemar lorsqu’en demi-finale, Sandrine Aurières-Martinet se casse la malléole en demi-finale et déclare forfait au match pour la place 3-4.
Ce titre offre un énorme bol d’oxygène à une discipline un peu en souffrance ces derniers temps. « C’est évident, il y a eu des doutes, des moments très compliqués et des interrogations. Notamment quand en février, Sandrine se fracture l’autre malléole de la cheville déjà touchée à Londres. » Alors oui, ce titre suprême a une valeur inestimable. Il récompense aussi la ténacité d’une grande championne. Et donne des envies à des jeunes de rejoindre un sport où la relève se fait un peu attendre.
Réaction de Lucie Decosse, consultante pour France TV
La championne olympique 2012 (-70 kg) s’est exprimée sur la victoire de Sandrine: « J’ai la chance de connaître les Sandrine et Cyril Jonard depuis des années ; L’émotion est donc naturellement là. Et Sandrine était en stage avec les cadets or je suis entraîneur de cette catégorie d’âge, donc je la connais. Il fait vivre les Jeux paralympiques pour se rendre compte que c’est exactement la même chose que les JO. Ne voir que les résultats ne permet pas de mesurer ça. Être allée dans la salle, avoir commenté pour France TV, on a bien conscience que dans la concentration et l’investissement des athlètes, il n’y a aucune différence. A titre personnel, j’ai bien apprécié le niveau. J’ai vu beaucoup d’engagement, notamment dans les attaques. » // J. Soyer