30 janvier 2019

Marie-Amélie LE FUR : “Notre ambition est d’avoir une société plus inclusive”

Élue à la présidence du CPSF en décembre 2018, Marie-Amélie LE FUR a rapidement pris en main de nombreux sujets. Un mois après son élection, la jeune présidente est déjà en ordre de marche pour mener à bien les objectifs qu’elle s’est fixée !

CPSF : Un mois et demi après ton élection, comment te sens-tu dans tes nouvelles fonctions ?

Marie-Amélie LE FUR : « C’est avant tout beaucoup de bonheur. Du bonheur de pouvoir m’investir pleinement dans l’organisation, la structuration et les avancées du mouvement paralympique. J’ai la chance d’être entourée d’une équipe qui m’accompagne au quotidien. Je suis consciente que les enjeux, qui arrivent sur 2019 et les années futures, sont vraiment conséquents pour le mouvement paralympique. »

CPSF : Tu nous parles d’enjeux pour 2019… quels vont être les prochains défis du Comité ?

Marie-Amélie LE FUR : « Si l’on se concentre sur 2019, il y a trois principaux enjeux :

Le CPSF a décidé de se déployer au niveau territorial avec un employé par région. Le recrutement débutera courant 2019 pour avoir un membre par région en 2020. Le but étant d’accompagner la structuration de nos fédérations sur le territoire pour arriver à porter des messages, à coordonner, à fédérer les acteurs mais aussi à faire un état des lieux des bonnes pratiques et ainsi avoir une mise en place effective de ce réseau de partage.

Au-delà de ses employés territoriaux, le CPSF souhaite avoir des porte-paroles qui conduiront nos actions, nos valeurs, qui seront nos relais sur le territoire au travers d’un collectif d’ambassadeurs que nous réunirons prochainement à l’INSEP pour présenter les rôles et actions à venir. La volonté étant de répondre au plus juste, d’avoir plus de visibilité et de faire preuve d’une grande pédagogie pour répondre à des sollicitations qui sont grandissantes.

Le projet “La Relève“, lancé il y a maintenant quelques semaines, repose sur un système de détection des futurs pratiquants dans l’optique de compétitions par le biais de tests physiques. L’idée est de trouver des jeunes, qui ne sont pas encore licenciés, qui ne sont pas encore dans une structure fédérale mais qui souhaiteraient pratiquer un sport en compétition et ce, quel que soit le sport, quel que soit le type de handicap et sans barrière géographique.

Tout ce que l’on va mettre en place en cette année 2019 va nous aider à grandir. Ces nouveaux objectifs vont être un moyen de répondre aux enjeux liés à l’organisation des Jeux Paralympiques de 2024; Jeux qui doivent être exemplaires, spectaculaires et avec un héritage fort. Et pour cela, il faut s’engager dans un changement des mentalités vis à vis du sport et du handicap. Cela passe par de meilleurs résultats de nos équipes, une meilleure visibilité / médiatisation et surtout une meilleure détection de nos sportifs.

CPSF : En 2019, il y a aussi la Semaine Olympique et Paralympique (SOP) qui aura lieu du 4 au 9 février. Que représente cet événement pour toi ?

Marie-Amélie LE FUR : « La SOP est l’un des premiers héritages qui restera de la candidature et de l’organisation des Jeux de Paris 2024, puisqu’il s’agit d’une initiative qui fut initiée dès le début du projet 2024. L’objectif est d’utiliser le sport comme éducation physique mais également comme éducation civique pour proposer une compréhension différente du mouvement paralympique.

La volonté du CPSF pour cette SOP 2019 est de faire comprendre aux jeunes ce qu’est le mouvement paralympique dans son ensemble mais aussi d’inculquer la notion de sport loisirs, de partage, de montrer que la pratique peut se faire partout et pour tout type de handicap. Nous souhaitons leur faire découvrir cet univers, les faire pratiquer mais également les interroger sur ce qu’est le sport. Notre ambition est d’avoir une société qui est plus inclusive, qui intègre mieux cette notion de handicap et du bien vivre ensemble. »

CPSF : Situation inédite; tu es présidente du CPSF mais également athlète de haut niveau. Comment gères-tu cette double carrière, à la fois professionnelle et sportive ?

Marie-Amélie LE FUR : « Cela fait maintenant 5 ans que je cumule une activité professionnelle à coté de mes entrainements donc ce n’est pas une nouveauté. La différence, aujourd’hui, est le fait d’avoir une activité professionnelle sur Paris, ce qui engendre plus de transports, mais cela fait partie des choix. Arriver à la tête du Comité Paralympique a nécessité l’arrêt d’autres engagements, au niveau associatif ou même personnel, pour me concentrer uniquement sur le CPSF, mes entraînements et ma vie personnelle. J’ai donc une vie plus calée, plus rangée. Le CPSF est doté de 6 membres permanents qui sont des relais, des accélérateurs, des opérationnels du travail et nous essayons de coordonner au mieux nos emplois du temps. La volonté est de donner la priorité au CPSF et nous ferons les choix en conséquence pour mener à bien nos objectifs. »