30 août 2016

Ludivine Loiseau-Munoz : « L’impression d’être aussi dans la dernière ligne droite »

France Télévisions assure 100 h de direct durant les Jeux paralympiques d’été de Rio qui débutent mercredi 7 septembre. Une première que le groupe a soignée en s’entourant d’anciens sportifs paralympiques comme consultants. C’est notamment le cas de l’ancienne nageuse, multiple médaillée aux Jeux, Ludivine Loiseau-Munoz.

Ludivine, comment s’est fait le rapprochement entre la FFH, France TV et vous pour ce rôle de consultante aux Jeux Paralympiques de Rio (7-18 septembre) ?

N’ayant jamais arrêté les compétitions nationales pour notamment disputer les relais avec mon club, j’ai eu plusieurs fois l’occasion d’échanger avec des membres de la FFH. Je regrettais notamment que mon expérience de sportive mais aussi professionnelle, ne soit pas plus mise à contribution pour parler et valoriser le mouvement. Ces propos sont revenus à l’esprit des membres de la cellule communication de la FFH lorsque le projet avec France TV s’est mis en place.

A environ une semaine des Jeux que ressentez-vous ?

Il y a de l’excitation. Je suis également flattée et fière de pouvoir représenter le mouvement handisport et d’essayer de valoriser le travail des sportifs à la télévision. De continuer, d’une manière différente qu’en obtenant des médailles paralympiques, à porter les valeurs du paralympisme. J’en parle à tout le monde autour de moi dans l’espoir d’attirer l’attention sur le fait que Rio n’est pas fini.

Avez-vous eu le sentiment de revivre, à votre manière, une préparation paralympique ?

Complètement. Mais pas par rapport au travail effectué pour préparer mon rôle de consultant. Davantage en parlant régulièrement avec les athlètes sur leur préparation. Je me suis replongée dans ces rythmes spécifiques. L’autre jour, je déjeunais avec David Smétanine. A l’écouter parler de cette dernière ligne droite, du repos nécessaire, à le regarder choisir son menu avec soin en tenant compte des calories, j’avais l’impression d’y être également. C’est génial à vivre.

Quelle type de travail cela vous-a-t-il demandé ?

Un peu comme pour une réunion à bien préparer, je me suis documentée sur les sportifs, j’ai échangé avec les Français, cherché des infos sur les meilleurs nageurs mondiaux. Cette sensation d’avoir une échéance bien précise est bonne. Pour mon travail, je suis plus dans un projet continu qui s’exerce tout au long de l’année.

Que pensez-vous de ces 100 h de direct sur France TV ?

C’est super bien. Tout ce qui est pris n’est plus à prendre. Je pense que cela va se poursuivre. Cela témoigne de l’évolution des mentalités en France et va contribuer à accélérer ces changements. C’est nécessaire pour attirer de nouveaux licenciés, pas seulement pour en faire des sportifs de haut niveau. Il faut élargir la base, donner des perspectives nouvelles aux personnes en situation de handicap qui pourraient encore être assez loin du mouvement handisport.

La natation mondiale a-t-elle évolué ?

Absolument. Il y a eu une énorme évolution en termes de temps, de qualité d’entraînement, d’encadrement. Ce sont encore plus des sportifs de haut niveau. En France, tout a été mis en place pour suivre cette évolution. Il y a eu la création du pôle espoir d’où est issu Théo Curin. Mais aussi plein de détails pour favoriser la performance. Par exemple, les nageurs ne sont engagés que sur deux ou trois courses maximum, pas cinq ou six comme à notre époque. Aussi, ils ne vont pas arriver trop tôt à la résidence internationale de Paris (ndlr: lieu de regroupement avant le décollage pour Rio) avant le départ afin de ne pas perdre trop d’influx. Ce sont de petits aménagements qui peuvent faire la différence. On sent une volonté encore plus forte de performer.// J. Soyer

 

Ludivine Loiseau-Munoz en bref

Ancienne nageuse de haut niveau, elle est entrée en équipe de France en 1993 sur un Championnat d’Europe. Elle a disputé trois Jeux Paralympiques et totalise douze podiums dont trois titres (7 argent et 2 bronze). Aujourd’hui, Ludivine, 36 ans, travaille pour EDF, comme chef de point ressources (responsable RH) sur une zone géographique de centrale hydraulique. Elle est installée non loin de Grenoble.