Le sport rassemble, soutenons-le !
Dimanche aura lieu la première Fête du Sport, en souvenir de la Parade des Champions qui, il y a un an, avait vu défiler sur les Champs-Elysées les acteurs de la réussite des Jeux de Paris 2024.
Le mouvement sportif, aux côtés de l’Etat, s’engage pleinement pour faire de cette Fête du Sport un succès. Une fête qui célébrera la pratique sportive dans toute sa diversité et mettra en lumière la richesse de notre collectif et la vitalité de toutes celles et ceux qui font vivre le sport. Du « Boulevard du Sport » à Paris aux 5 000 événements labellisés dans les territoires, 73 fédérations et 32 Comités régionaux ou départementaux sportifs et olympiques sont mobilisés pour la réussite de cette journée. Nos fédérations, nos bénévoles, nos clubs et nos athlètes accueilleront les Français avec le sourire, la joie de se retrouver et de faire découvrir la diversité de nos sports.
Cette journée illustrera une nouvelle fois le fait que, dans un moment difficile, de fractures et d’incertitude pour notre pays, le sport rassemble et nous aide à faire nation.
Si le contexte que connait notre pays n’incite pas à la fête, nous souhaitons être à la hauteur de l’opportunité qui nous est donnée d’avoir pour le sport une journée dans le calendrier de la nation. Et pour que, dans la durée, la Fête du Sport devienne au monde du sport ce que la Fête de la Musique est au monde de la culture et pour les Français.
Cette journée doit aussi accompagner nos clubs dans leur rentrée sportive. A l’heure où 49 % des 6 -17 ans font face à un risque sanitaire très élevé, cette journée est une opportunité de remobilisation générale pour plus de sport dans notre quotidien et celui de nos enfants, pour que chacun retrouve le chemin des clubs et que le sport devienne un réflexe quotidien.
Nous nous engageons donc pour la réussite de la Fête du Sport. Mais sans naïveté et plus combatifs que jamais car conscients que, depuis la clôture des Jeux de Paris 2024, le sport a été fragilisé par les coupes budgétaires. Après celles de 2025 et l’amputation en cours d’année de près de 300 M€, les arbitrages présentés cet été pour le budget 2026 prévoyaient de nouvelles baisses injustes et démesurées des crédits du Sport. Avec, pour conséquences, la suppression du Pass Sport pour les 6 – 13 ans, moins d’équipements sportifs soutenus, moins d’encadrants et de services civiques dans nos clubs, une fragilisation du tissu associatif…
Toutes ces baisses alors que les crédits alloués au sport ne représentent que 0,10 % du budget de la nation. Toutes ces baisses alors qu’un euro investi dans le sport équivaut à 13 euros économisés par la collectivité du fait de ses impacts sur l’éducation, l’inclusion, la santé, le bien-être, etc. Toutes ces baisses alors que chaque année l’inactivité physique et la sédentarité coutent près de 160 Mds d’€ à notre pays. Toutes ces baisses alors qu’elles abîment un secteur sans rien améliorer à l’équation budgétaire globale du pays.
Nous sommes conscients de la situation budgétaire du pays et chaque secteur doit prendre sa part, nous ferons la nôtre. Mais nous ne pouvons pas accepter que le sport supporte une baisse démesurée de ses moyens.
Sans attendre la composition du gouvernement par le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, nous voulons rappeler avec force aux décideurs politiques que le sport a besoin d’eux, qu’il doit être soutenu et que nous jugerons de ce soutien à l’aune du budget 2026.
Après avoir célébré le sport, mis à l’honneur les bénévoles, vibré aux côtés de nos athlètes, après l’ultime levée de la Vasque dans le ciel de Paris, quels lendemains attendent le sport ? Notre détermination est absolue pour que ces lendemains de fête ne soient pas des lendemains qui déchantent et pour que l’après 14 septembre ne se transforme pas en dé-fête du Sport.
Le sport rassemble, soutenons-le !
- Amélie Oudéa-Castéra, présidente du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF)
- Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF).