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J-100 : Marie-Amélie Le Fur et Marie Bochet posent le cap pour les Jeux Paralympiques d’hiver 2026

À 100 jours des Jeux Paralympiques d’hiver de Milan-Cortina en Italie (du 6 au 15 mars 2026), le Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF) finalise son dispositif d'accompagnement de la délégation française. Marie-Amélie Le Fur, présidente du CPSF, et Marie Bochet, cheffe de mission, partagent leur vision et les enjeux de cette dernière ligne droite.

Que représente pour vous la date du J-100 ? 

Marie-Amélie Le Fur (MALF) :Le J-100 est toujours un moment singulier. C’est le début de la dernière ligne droite, les Jeux commencent à vraiment se concrétiser, tant pour les athlètes, les staffs et les cadres. Pour autant, beaucoup de travail nous attend encore, comme finaliser les sélections des athlètes, élire les porte-drapeaux, peaufiner les actions de rayonnement et de célébration. En lien avec la FFH, seule fédération engagée sur ces Jeux d’hiver, nous réfléchissons à la façon d’optimiser la conduite de la délégation pour mettre les athlètes dans les meilleures conditions le jour J. Nous avons également à cœur de proposer un concept de célébration impactant pour valoriser le retour de la délégation Française et du drapeau dans la perspective des jeux des Alpes françaises 2030. Nous avons à cœur de réussir ce rayonnement pour poser les bases d’un engagement fort du public en faveur des Jeux Paralympiques de 2030.

Marie Bochet (MB) : Le J-100 correspond souvent au début des premières compétitions de la saison. Côté athlète, c’est le moment d’appliquer tout ce qu’on t’a répété pendant 4 ans de préparation. La particularité des sports d’hiver, c’est que l’ensemble des compétitions est concentré sur la même saison que les Jeux. Les athlètes doivent donc rester pleinement concentrés du début à la fin.  

Quelles sont les étapes prioritaires dans ce sprint final ? 

MALF :Nous savons ce que nous voulons offrir aux athlètes, il s’agit maintenant d’adapter cette vision à un concept de Jeux inédit, où les clusters sont éloignés et hermétiques les uns des autres. Engagée sur 4 des sports des Jeux Paralympiques, l’équipe de France se trouvera à  Cortina pour le para ski alpin et para snowboard ; et à Val di Fiemme pour le para biathlon et para ski de fond. Cela implique de démultiplier nos services et de les penser de façon “cousue humain”. Nous réfléchissons également au moyen de créer une unité de la délégation, des temps de partage inter-villages, malgré cette séparation.  En parallèle, nous finalisons notre action sur des axes prioritaires tels que la santé mentale avec l’inclusion de Welfare Officier (agent de protection sociale) dans la délégation la parentalité avec des dispositifs inspirés de l’expérience Paris 2024, et bien évidemment le concept de célébration que nous souhaitons déployer pendant et à l’issue des jeux.  Sur tous ces sujets, nous avons la chance de pouvoir capitaliser sur la vision inspirante de Marie. Son regard d’ancienne athlète et son expertise nous poussent à innover et à livrer autrement. Cela enrichit le CPSF, et interroge plus largement la place et le rôle que doivent avoir les anciens athlètes au sein du mouvement paralympique.

Malgré la dualité et distance des sites, comment créer une cohésion d’équipe ? 

MB :La taille de notre délégation est une grande force ! Notre travail pendant les 100 jours à venir est de créer cette équipe et de la faire vivre. Le défi pendant les Jeux sera de créer des connexions entre les équipes sur chaque site pour partager des émotions, vivre ensemble les grandes victoires et se soutenir dans les moments plus difficiles. Le gros temps de communion en équipe se tiendra à la cérémonie de clôture, mais surtout au retour des athlètes et des Jeux en France. 

A Pékin 2022, la France a terminé 4ème. Quelle est l’ambition pour cette XIV édition des Jeux Paralympiques d’hiver ? 

MALF : Notre ambition est le top 4, et les résultats obtenus par les athlètes français sur la saison précédente nous laissent imaginer que c’est réalisable, surtout maintenant que la situation de la participation de la Russie et de la Biélorussie est clarifiée*. L’ouverture de la saison va être un moment important pour affiner cet objectif : observer la concurrence sur la scène internationale et évaluer les performances de nos athlètes français. 

Comment soutenir l’Equipe de France dans les 100 jours à venir et pendant les Jeux ? 

MB : C’est important de suivre les athlètes dès le début de l’hiver et de les accompagner, que ce soit sur les réseaux sociaux, devant la télévision ou dans les aires d’arrivée. France Télévisions offrira une belle couverture de l’évènement. Même si les Jeux se déroulent en dehors des vacances scolaires, aucune excuse : tout le monde pourra suivre les Jeux Paralympiques ! Nous avons la chance d’avoir les Jeux proches géographiquement et sans décalage horaire. C’est l’occasion d’emmener des jeunes découvrir un évènement paralympique. Ce sera aussi un très bon entraînement pour devenir les meilleurs supporters dans les tribunes des Alpes françaises 2030. Il faut saisir cette opportunité, car ce sont souvent des beaux moments de partage, mais surtout des moments d’inspiration et d’apprentissage. 

MALF : Depuis Paris 2024, nous avons créé une relation singulière, entre les Français et les Jeux Paralympiques. Toutes les émotions vécues et procurées pendant les Jeux de 2024 pourront être retrouvées aux Jeux de 2026. Pour embarquer les supporters, nous réfléchissons à réactiver le dispositif de supporters Allez les Bleus. Au-delà dun Club France sur place, nous avons également l’ambition de faire vivre les Jeux dans nos stations françaises, notamment de la région Auvergne Rhône Alpes et de la région Sud, pour aller à la rencontre des supporters à domicile. 

Quel message souhaitez-vous adresser aux athlètes à l’aube de leur première compétition ? 

MALF : Leur souhaiter une très belle saison de préparation, et leur dire que nous sommes pleinement mobilisés pour que leur participation aux Jeux paralympiques soit la plus fluide et la plus belle expérience possible. Ils peuvent compter sur notre engagement ! 

MB : La saison des Jeux est toujours particulière et très intense. Il faut regarder plus loin que le bout de ses spatules, regarder à l’horizon. Nous serons à leurs côtés pour les aider à performer le jour de leur(s) compétition(s). 

 

* En septembre 2025, l’Assemblée Générale de l’IPC a voté de ne pas maintenir la suspension partielle des Comités Paralympiques Nationaux (NPC) de Biélorussie et de Russie, rétablissant ainsi leurs droits et privilèges dadhérents. Toutefois, par la suite, les fédérations internationales en charge des sports inscrits au programme des Jeux (FIS et IBU) ont imposé de concourir sous bannière neutre ou d’interdire la participation des athlètes russes et biélorusses dans leurs compétitions. En pratique, cela signifie qu’aucun athlète de ces deux nations ne devrait se qualifier pour les Jeux Paralympiques de Milan-Cortina 2026, sur les épreuves auxquelles les Français sont engagés