Du programme Club inclusif à la concrétisation avec ESMS&CLUBS
Le Tennis Club Creuziérois est le premier club auvergnat à avoir participé aux deux programmes phares du CPSF : Club inclusif et ESMS&CLUBS. Rencontre avec son Président, Laurent Collery.
Le Tennis Club Creuziérois, situé dans la banlieue de Vichy en Allier, compte 70 licenciés âgés entre 4 et 84 ans. Présidé par Laurent Collery, kiné de profession, le club profite des structures municipales : 2 courts extérieurs éclairés et le gymnase. En mai 2023, Laurent et son encadrant salarié ont participé au programme Club inclusif, porté par Vichy Communauté. Aujourd’hui, il propose, via le programme ESMS&CLUBS, des séances de tennis à un Séjour d’Accueil de Jour (SAJ). Il nous partage ses expériences sur les deux programmes initiés par le Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF).
CPSF : Vous avez participé à la première session Club inclusif d’Auvergne, pourquoi et comment vous êtes-vous engagés dans cette formation ?
Laurent Collery : Juste avant la crise sanitaire, je reçois un appel d’une amie éducatrice spécialisée me disant avoir un jeune adulte en situation de handicap qui ne parle que de tennis. Il n’y avait rien sur le bassin de Vichy pour l’accueillir, je lui ai donc proposé de venir au club. Nous avons commencé à le faire pratiquer en inclusion avec un groupe ordinaire. Puis, l’idée est venu que s’il y en avait une personne demandeuse, il y en avait peut-être d’autres. Nous avons donc décidé de se tourner vers ce type de public. Nous voulions nous structurer avant, nous avons donc formé notre enseignant avec un certificat complémentaire accueil et inclusion pour les personnes en situation de handicap (CCAIPSH). Ensuite, nous nous sommes rapprochés du Comité bi-Départemental du Sport Adapté (CDSA) pour trouver le public. La crise sanitaire est malheureusement arrivée et nous a freiné dans notre démarche. Retour à la normale, nous l’avons relancé en travaillant avec des jeunes en IME (institut médico-éducatif). Lorsque Vichy Communauté nous a invité à participer à Club inclusif, nous n’avons pas hésité.
CPSF : Que vous a apporté le programme Club inclusif ?
L.C. : La partie la plus importante pour notre club était de se faire connaitre et de commencer à créer un réseau dans le monde du handicap. La grosse difficulté était de faire coïncider notre offre de pratique avec la demande des participants ou des institutions. Club inclusif a été un point de départ pour nous aider à trouver les bons contacts, identifier les bonnes institutions… C’est grâce au programme que nous avons rencontré le SAJ avec qui nous avons signé la convention ESMS&CLUBS. Aussi, la participation au programme permet la pérennisation de l’emploi de mon enseignant, cela lui apporte des heures de travail complémentaires. Nous avons également pu rencontrer les clubs voisins et partager nos expériences, nos difficultés… Aujourd’hui, nous continuons à collaborer.
CPSF : Récemment, vous avez signé une convention ESMS&CLUBS avec un établissement médico-social.
L.C. : Oui, le programme ESMS&CLUBS est hyper intéressant. Déjà, avoir une convention permet d’être cadré, ce qui rassure tout le monde. D’autre part, le financement accordé permet de nous aider au développement de la pratique et même d’aller plus loin que les 15 séances proposées. Nous sommes allés jusqu’à 25 séances. Le SAJ avec lequel nous travaillons est très demandeur, nous pensons prolonger avec eux au-delà de la convention.
CPSF : Avez-vous déjà ouvert des créneaux spécifiques pour les personnes en situation de handicap au sein de votre club ?
L.C. : Pas encore car nous n’avons pas de demande. Il faut savoir que nous nous orientons vers le sport adapté. A ce jour, nous sommes incapables d’accueillir des personnes en fauteuil car nos infrastructures, celles de la commune, ne sont pas accessibles pour la pratique. Il y a également un autre club du bassin qui accueille ce public. Nous commençons à créer des projets avec des institutions spécialisées comme un IME ou un ESAT, des entreprises, des associations… J’ai pleins d’idées pour développer la pratique !
CPSF : Globalement vous semblez satisfaits d’être un devenu un club para accueillant.
L.C. : C’est un bonheur d’accueillir les sportifs en situation de handicap. Ils ont toujours envie, ils ont toujours la pêche et le sourire. C’est un plaisir de les voir repartir de la séance en disant “j’ai hâte d’être la semaine prochaine“. Quand j’échange avec leur éducatrice, nous remarquons que ça change leur regard et leur estime de soi. Nous pouvons apporter tout cela en allant au-delà de la peur et de la différence. Pour le club c’est aussi un autre axe de développement, ça nous permet d’ouvrir des créneaux à d’autres moments de la journée, là où les sportifs en situation de handicap sont souvent plus disponibles que les écoliers ou les travailleurs, et ainsi pérenniser l’emploi de notre enseignant. Ça permet aussi de jouer un rôle social au sein des collectivités. A Vichy nous avons une agglomération très investie dans le parasport et qui a envie de faire bouger les choses, nous sommes dans la même dynamique et nous en profitons.