24 février 2014

Christian Fémy, Directeur Sportif du ski handisport français

Il est, depuis 2010, l’homme derrière les succès de l’équipe de France de ski handisport. Une équipe qui a su se hisser au niveau des meilleures ces trois dernières années (la France est en tête du classement des nations en ski alpin handisport depuis les championnats du monde 2011) et qui sera une nouvelle fois très attendue aux Jeux Paralympiques de Sotchi (du 7 au 16 mars).

Directeur Sportif du ski handisport français, sous contrat PO – PO comme Préparation Olympique – avec la Fédération Française Handisport, Christian Fémy est loin d’être un inconnu dans l’univers du grand cirque blanc. Tout au long de sa carrière d’entraîneur, débutée en 1984 sur les pistes de Chamrousse, celui qui a été pendant plusieurs années en charge du développement au club de Tignes, au comité de Savoie mais aussi au Canada s’est évertué à couver et accompagner l’éclosion des futurs grands du circuit. À l’image de la française Carole Montillet, championne olympique de descente en 2002, ou encore du Canadien Eric Guay, champion du monde de descente en 2011. « Ce qui m’intéressait, c’était de les entraîner à une période charnière de leur carrière, entre 15 et 19 ans, et de les aider de franchir cette dernière marche vers le très haut niveau, explique-t-il. J’ai toujours considéré qu’il fallait au moins 10 ans pour amener un skieur à fort potentiel au titre olympique. Certains y arrivent, d’autres non, mais dès lors qu’ils donnent tout, ils ne doivent avoir aucun regret. »

 

La médaille au bout de la spatule

Une approche qui a convaincu la Fédération Française Handisport de lui confier à l’été 2010 les rênes du ski handisport français dans la perspective des Jeux Paralympiques de Sotchi, après les résultats en demi-teinte enregistrés à Vancouver quelques semaines plus tôt (six médailles dont une seule en or et une 10e place au classement des nations). Fémy a impulsé une dynamique d’exigence et de réussite –« On a aussi revu tous les fondamentaux et mis en place un vrai projet technique en nous concentrant sur les meilleurs, en individualisant leur entraînement et en leur donnant les meilleures conditions pour s’exprimer », souligne-t-il – qui a très rapidement porté ses fruits. Dans le sillage de Marie Bochet, septuple championne du monde de ski alpin, ou du porte-drapeau Vincent Gauthier Manuel, quintuple champion du monde de ski alpin, triple médaillé paralympique à Vancouver, les skieurs tricolores espèrent se parer d’or à Sotchi. « J’attends d’eux qu’ils s’expriment à leur meilleur niveau pour ne pas avoir de regrets, affirme leur directeur sportif. S’ils appliquent tout à la lettre, la médaille sera au bout de la spatule. »

À 54 ans, Christian Fémy vivra, en Russie, ses premiers Jeux. Tout au moins dans l’encadrement d’une équipe de France. Car en 1992, le Franco-Canadien, qui vit désormais à Tignes, était déjà impliqué dans l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’Albertville comme responsable du site du ski alpin… paralympique. Comme un signe du destin.

 

Frederic Ragot