Ambition 2024, la France fait un pas de plus vers une candidature Olympique et Paralympique
Une nouvelle étape a été franchie Jeudi 12 février 2015 à l’Hôtel de ville de Paris dans la perspective d’une candidature française pour l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été 2024.
Accueillis par Anne Hidalgo, Maire de Paris, les représentants du mouvement sportif français ont présenté à une assemblée de près de 200 personnalités les travaux et conclusions de l’étude d’opportunité. Le rapport, de 300 pages environ, a été dévoilé par Bernard Lapasset, président du Comité Français du Sport International (CFSI), après des interventions de Denis Masseglia, président du Comité national olympique et sportif français et d’Emmanuelle Assmann, présidente du Comité paralympique et sportif français. Tony Estanguet, membre du Comité Olympique International, était également présent.
Pour rappel, le CFSI avait été missionné par le CNOSF et les pouvoirs publics pour coordonner les travaux. Le document présenté a pour ambition d’informer les décideurs des modalités d’une candidature, de les éclairer sur les sites susceptibles d’accueillir les Jeux, sur le budget de ces derniers ou encore sur le caractère innovant et engagé des propositions formulées par 280 personnalités du monde sportif, de la société civile, du monde économique, des médias et des partenaires institutionnels consultés entre mai et septembre 2014 pour implanter le projet dans la société et le rendre unique à l’international.
Anne Hidalgo « C’est un rapport important qui marque une étape décisive. Il était nécessaire de prendre ce premier temps pour permettre à une décision commune de se dessiner. Je tiens à redire mon intérêt pour le sport et pour les Jeux Olympiques et Paralympiques, qui constituent un très beau moment de paix entre les Nations qui se confrontent dans le respect et la tolérance de la compétition sportive. Être candidat est un projet trop important pour être sujet à des enthousiasmes et des impatiences. Il y a le cœur et il y a la raison. La candidature de Paris ne peut pas être une candidature de témoignage. Avec le travail sérieux que vous avez réalisé nous faisons un pas important dans le processus de candidature. Ce qu’il y a dans ce document nous permet aujourd’hui de travailler très professionnellement ».
Dans la foulée de cette remise, les représentants du mouvement sportif se sont rendus au Conseil régional d’Ile de France, pour remettre le rapport à son président, Jean-Paul Huchon et le présenter devant les présidents des groupes politiques de l’assemblée régionale, avant de retourner à l’Hôtel de ville afin de faire de même devant les élus parisiens: adjoints à la Mairie de Paris, et présidents des groupes politiques de la ville de Paris. C’est enfin au ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, Patrick Kanner, et au secrétaire d’Etat aux Sports, Thierry Braillard, que le rapport a été remis.
Fin mars, ce sont les maires des 20 arrondissements de Paris qui seront consultés. Pour répondre à la question de la gouvernance d’une éventuelle candidature, Anne Hidalgo a souligné : « Pour gagner, le mouvement sportif doit être devant » sans oublier d’élargir le projet pour ne pas le cantonner à Paris : « Il faut penser les Jeux comme un engagement entre Paris et sa périphérie afin de combattre les relégations territoriales ». Par ailleurs, elle a annoncé qu’elle soumettrait le dossier de la candidature de Paris à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 au vote du Conseil de Paris en avril.
Un projet fédérateur
Bernard Lapasset explique « Nous sommes sur un projet fédérateur, qui fixe un cap et créé une ambition. C’est un élément qui nous permet d’évoquer le passé et de savoir ce que l’on en a appris. Ce projet de candidature nous permet de donner un chef de file, vous tous, le mouvement sportif. C’est aussi partager une feuille de route, parce que le mouvement sportif doit être structuré. Nous avons voulu intégrer une dimension participative dans nos ateliers, qui ont permis de donner non pas simplement un projet sportif, mais un projet pour la société, sur 9 ans. Nous avons essayé de répondre à trois questions : Y-a-t-il un intérêt pour la France à présenter une candidature ? Quelle capacité technique et financière peuvent être mises à disposition d’une candidature ? Et enfin, y-a-t-il une victoire possible pour 2024 ? ».
Les français favorables à l’accueil du projet
Un sondage de l’institut CSA pour Direct Matin paru mardi 10 février révélait que les ¾ des français étaient favorables à une candidature aux Jeux Olympiques et Paralympiques (73%). Parmi les sondés, 29% se disaient même « tout à fait favorables » (les femmes, à 70%, soutiennent légèrement moins Paris-2024 que les hommes : 75%). L’engagement est d’autant plus marqué chez les Franciliens qui soutiennent à 76% l’organisation des Jeux à Paris, 36% y étant « tout à fait » favorables.
Penser les Jeux au-delà de l’événement sportif
Emmanuelle Assmann, présidente du Comité Paralympique et Sportif Français
« Il est important qu’une candidature française s’attache à montrer que les Jeux Olympiques et les Jeux Paralympiques sont les 2 facettes d’une même pièce. Les Jeux Paralympiques, au-delà de l’image d’excellence véhiculée par le sport de haut niveau, peuvent être facilement l’occasion de valoriser les enjeux sociétaux d’une candidature notamment dans la dimension du « vivre ensemble ». Je crois au pouvoir du Sport et d’un tel événement terre d’accueil des 5 continents pour aider à faire évoluer notre société. J’y crois parce que je dis souvent que ce n’est pas le handicap qui a changé ma vie mais le sport. Le sport a ce potentiel d’améliorer la vie des gens à bien des égards : la santé, estime de soi, esprit d’équipe, le dépassement de soi… Et les Jeux sont un accélérateur de changement, de synergie et constituent une occasion unique de changer le regard porté sur la différence. Nous savons, j’en ai d’ailleurs parlé avec les grandes associations françaises en lien avec le « handicap » qui soutiennent ce projet olympique/paralympique, que cela aiderait à la mise en accessibilité des infrastructures mais aussi des transports franciliens qui en ont grand besoin… Les clubs et associations sportives sont un lieu d’échanges et de partage. Ils rassemblent des personnes de tout horizon (âge, capacité physique, nationalité,milieu social). La différence est une richesse que nous devons chérir, protéger et soutenir. Je pense que les Jeux Olympiques et Paralympiques avec les sportifs, les fédérations, les clubs, les bénévoles, les juges-arbitres, les entraîneurs, les médecins, les kinés et bien sûr les supporters peuvent devenir un symbole d’unité».
Avec 205 Comités nationaux olympiques (CNO), 10 500 athlètes olympiques et 176 Comités nationaux paralympiques (CNP), 4 300 athlètes paralympiques, 3,7 milliards de téléspectateurs, 100 000 heures de diffusion TV, 20 000 journalistes accrédités ou encore 70 000 volontaires, les Jeux sont le premier événement planétaire. Un projet olympique et paralympique dépasse très largement le cadre strict de la durée de l’événement sportif, des détenteurs de billets, du territoire de la ville hôte et même du sport.
Denis Masseglia, président du Comité national olympique et sportif français
« Nous disposons d’une référence qui va nous permettre de fixer et garder le cap. Nous n’en sommes qu’à la première pierre d’un édifice que nous voulons le plus haut possible. Au-delà de la méthode, il y a les convictions, celles qui font que le projet olympique peut servir la France et les Français ».
Une opportunité pour la France ?
– OUI, la France peut concevoir un projet olympique et paralympique porteur de sens pour mettre notre pays en mouvement, rassembler les Français et accueillir le monde
– OUI, la France peut proposer un projet responsable et ambitieux, au service des athlètes et du mouvement sportif international, avec des investissements raisonnables
– OUI, la France dispose de réels atouts sur lesquels elle pourra capitaliser dans la lutte pour la victoire finale, dans le contexte national et international d’aujourd’hui.
Dernier point mis en avant par les auteurs du rapport, le nombre d’infrastructures déjà existantes : « Un projet français aurait un coût réduit puisqu’il pourrait s’appuyer sur de nombreuses infrastructures existantes et celles déjà programmées dans le cadre du développement du Grand Paris, notamment dans le domaine des transports. »
Suite du processus…
Les villes candidates à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques auront jusqu’au 15 septembre 2015 pour se faire connaître.
A noter qu’aujourd’hui deux villes se sont déjà déclarées officiellement : Boston et Rome. Pour l’Allemagne, le choix oscille toujours entre Berlin et Hambourg. L’attribution sera elle décidée au second semestre 2017 lors de la 130e session du CIO à Lima au Pérou.
Retrouvez ici la synthèse de l’étude d’opportunité
Sources : CNOSF
Le Monde.fr
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