Ski nordique, Anthony Chalençon nous livre ses ambitions !
Ancien skieur alpin ayant participé aux Jeux Paralympiques de Vancouver en 2010, c’est sur le circuit international de ski nordique que nous retrouvons Anthony Chalençon et son guide Lucas Duperrex. Après seulement deux ans passés dans cette nouvelle discipline, il remporte la saison dernière, sa première médaille d’Or en relais aux Championnats du Monde à Câble (USA).
Rencontre avec ce jeune skieur en devenir de la Fédération Française Handisport, qui revient sur son parcours et nous livre ses ambitions…
Si tu devais te décrire en quelques mots ?
Je dirais que je suis polyvalent du fait de mon changement de sport. Et… chanceux, parce que je considère que j’ai de la chance de faire ce que je fais !
Depuis quand pratiques-tu le Ski Nordique ?
J’ai commencé fin 2011 et je pratique le ski alpin depuis 2006. J’ai participé aux Jeux de Vancouver qui ne se sont pas très bien passés… A la suite de cela, j’ai continué le ski alpin un an avant de prendre la décision d’arrêter. J’ai pensé dans un premier temps à m’orienter vers l’athlétisme après des tests physiques et des résultats sur le sprint plutôt concluants. Quand j’ai vu les équipes qu’il y avait et mes capacités physiques, je savais que j’allais devoir travailler l’endurance. Du coup je me suis dit que quitte à faire de l’endurance autant en faire à côté de chez moi dans les montagnes en pratiquant le ski nordique.
Médaillé d’or l’année dernière sur le relais 4 x 2.5km aux Championnats du Monde, peux-tu nous parler de ta dernière saison ?
A vrai dire, c’était la découverte du circuit international même si j’avais déjà fait une Coupe du Monde l’année précédente. Les premiers temps ont été un peu compliqués et puis c’est monté en puissance au fur et à mesure des courses, jusqu’au jour où notre coach nous a dit qu’on participerait au relais. Et là ça a été une bonne pression… Tu ne cours plus simplement pour toi, mais aussi pour les autres, et tu dois tout faire pour ne pas planter le relais. Ça m’a vraiment stimulé et j’ai voulu sortir la grosse course. C’est là où je me suis dit que finalement les Jeux de Vancouver m’avaient aidé à appréhender les échéances et les moments importants. Si cela avait été la première fois, je pense que cela aurait été moins évident.
Comment te prépares-tu pour cette nouvelle saison ? Combien d’entraînements fais-tu par semaine ?
Je m’entraîne à la station de Morzine Avoriaz. Pour nous la saison s’arrête fin mars et on coupe environ trois semaines au mois d’avril. On reprend tranquillement fin avril début mai jusqu’au mois de septembre avec une semaine de stage avec l’équipe de France handisport. C’est un volume d’heures important, on appelle ça des entraînements « doucement mais longtemps ». Début septembre on commence les séances d’intensité, des réjouissances en quelque sorte… Le nombre d’heures va beaucoup varier en fonction de la période de l’année. Ça peut aller de 10h à 25 heures par semaine.
Quand as-tu été sélectionné pour la première fois en Equipe de France de ski nordique ? Qu’est-ce que cela représente pour toi?
C’était en 2014, l’année des Jeux Paralympiques de Sotchi. Il y avait une Coupe du Monde en Allemagne qui n’était pas loin et qui m’a permis de m’essayer sur le circuit international. On m’avait prévenu que le niveau de la coupe du monde était assez élevé, je m’en suis rapidement rendu compte. En arrivant j’avais envie de me battre pour être dans le TOP 10 mais j’ai été vite calmé par le niveau. J’étais toutefois content de revenir sur une Coupe du Monde. Ça faisait deux, trois années que j’avais arrêté l’Alpin et j’avais des difficultés à revenir à haut niveau. Je suis beaucoup les informations sportives, et l’Equipe de France, forcément, ça veut dire quelque chose pour moi.
Comment gères-tu vie professionnelle, vie privée et ton statut de sportif de haut niveau ?
En parallèle de ma pratique sportive, je fais des études de Kiné à Lyon, du coup je fais au mieux !. (je n’ai d’ailleurs pas pu beaucoup y aller cette année ni l’année dernière, je reçois donc les cours par mail pour la partie théorique). Par contre, la Kiné c’est aussi de la pratique, donc une fois ma saison terminée, il faut vraiment que je me booste au niveau des cours pour rattraper le wagon. Cette année on va revenir de Finlande fin mars et je vais vite enchainer avec les cours.
Penses-tu déjà aux Jeux Paralympiques d’hiver en Corée du Sud ? Parle-nous de tes objectifs à court et moyen terme ?
Cette année, j’ambitionne de faire un podium en Coupe du Monde, j’ai déjà fait un top 5 au début de la saison. J’en ai fait un l’année dernière au Japon mais il n’y avait pas beaucoup de concurrence donc je considère que ce n’était pas un vrai podium ! L’année prochaine il y aura les Championnats du Monde et si une médaille en relais se représente, je saisirai bien sûr ma chance mais j’aimerais aussi en faire une en individuelle. Et ensuite en 2018 aux Jeux Paralympiques de PeyongChang, une ou plusieurs médailles, on verra !
Quel est ton état d’esprit avant le départ d’une course ?
Je fais tout pour être appliqué sur mes skis et “rentable”, efficace. Après, je sais que ce n’est pas une bonne chose de penser au résultat donc je m’applique sur ce que j’ai à faire et j’essaie de le faire comme il faut.
Quel est ton meilleur souvenir sur les pistes ?
Je dirai sans hésiter la médaille d’or au relais l’année dernière à Câble (USA)…
BIOGRAPHIE
Age 25 ans, né le 13 août 1990 à Evian les Bain (74)
Club Ski Club Morzine (74)
Handicap déficient visuel, B1
Profession Etudiant en Kinésithérapie
Palmarès
2015
Médaillé d’or au Championnat du Monde au relais 4×2,5km
Câble (USA)
CIRCUIT INTERNATIONAL – COUPES DU MONDE 2016
28 janvier > 01 février Coupe du Monde IPC – Ski de fond – Biathlon
Peyongchang (Corée du Sud)
21 > 28 février Coupe du Monde IPC – Ski de fond
Finsterau (Allemagne)
15 > 20 Mars Coupe du Monde IPC – Ski de fond – Biathlon
Vuokatti (Finlande)
Photo Anthony et son guide Lucas Duperrex / © FFH