26 avril 2016

Rio, destination francophile

Alexandre Bazire, placé auprès du Consulat Général de France à Rio, nous détaille sa mission d’attaché olympique et de support à la délégation paralympique en vue des Jeux de Rio 2016. Avec lui, découvrons Rio, une ville francophile, à l’énergie débordante et à l’enthousiasme communicatif.

En quoi consiste le rôle d’attaché olympique et paralympiques ? Qui sont vos interlocuteurs ?

ConsulatCe rôle est officiel et reconnu par la charte olympique. C’est une mission éclectique, comprenant du marketing, de la diplomatie sportive…. L’idée est de pouvoir nouer les meilleures relations possibles avec l’ensemble des autorités (ville de Rio, état de Rio et étage fédéral), mais également de mettre les sportifs français dans les meilleures conditions de performance et de rayonnement, avant et pendant les Jeux. Il y a également un travail de promotion du sport français pour activer l’esprit Bleu en amont des Jeux, pour créer un maximum d’empathie autour des équipes de France olympique et paralympique, mobiliser la communauté française, francophone et francophile.

J’ai également une fonction support auprès des fédérations sportives olympiques et paralympiques, car elles ont un certain nombre de besoins logistique, technique et sportif pour préparer leur venue à Rio.

Je suis également en charge d’autres sujets périphériques tels que l’accueil des dignitaires, la coordination des médias français, ou encore le soutien, d’un point de vue logistique, événementiel et politique, à la candidature de Paris 2024 dont le comité sera présent à Rio pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques.

 

“Nous surfons sur cette francophilie pour mettre en avant nos athlètes.”

 

 Comment collaborez-vous avec le CPSF ? Quelles sont vos actions pour les Jeux Paralympiques ?

Je travaille au quotidien avec les équipes du CPSF afin de répondre au mieux aux besoins des fédérations. Dernièrement, nous avons accueilli à Rio une délégation de la fédération française handisport. Nous tentons de répondre à leurs besoins logistiques qui correspondent le plus souvent à une recherche de salles d’entraînement, c’est une mission qui nous occupe pas mal.

Le deuxième périmètre concerne la préparation du Club France, puisque le Consulat de France sera amené à organiser l’une des huit soirées au Club France Paralympique à Barra.

 

Nous menons également à bien une mission de rayonnement du sport paralympique au Brésil, mais ici il y a un très gros engouement autour du sport paralympique. Le mois de septembre promet d’être une très belle fête.

Nous travaillons également à la préparation de notre J-100 Olympique et Paralympique, programmé le 2 mai. Pour l’occasion, nous allons organiser une grande réunion d’information au Consulat Général de France. Nous travaillons en ce moment avec des associations francophones, tous les Français de Rio seront bien entendu invités à cet événement, l’objectif étant de réunir la communauté française ici à Rio. Nous ferons la même chose sur Facebook sur la page du Consulat général de France à Rio de Janeiro, où nous inviterons les Français à poser leurs questions en direct.

 

Comment se présente l’organisation des Jeux Paralympiques ? (sites de compétition, village, spectateurs, accessibilité…) ?

Rio est une ville extraordinaire qui dégage beaucoup d’énergie mais qui paradoxalement était à l’arrêt en terme de travaux, ce qui est un vrai paradoxe. Les Jeux ont permis de réaliser des projets structurels qui étaient dans les cartons depuis un moment, telle que la fameuse ligne 4 du métro qui permettra de relier la « Zona Azul » à Barra, la revitalisation du centre ville, le secteur du port avec la réhabilitation du quartier. Résultat, la ville est en pleins travaux ! Il y a eu un vrai travail d’accélération des projets de transport en commun à Rio. En août et en septembre les Jeux Olympiques et Paralympiques arriveront dans une ville qui aura mué considérablement. Rio va passer d’une ville agréable à visiter à une ville agréable à vivre.

 

Concernant les infrastructures sportives, j’ai eu la chance de me rendre sur tous les sites, de rencontrer tous les DTN qui sont vraiment extrêmement satisfaits. Il n’y a pas de retard, excepté un point de vigilance à signaler sur le vélodrome. Pour le reste, toutes les infrastructures sont opérationnelles.

Enfin, concernant l’accessibilité, au niveau du Parc Olympique, tout est fait pour bien accueillir les personnes handicapées, il n’y a aucun souci par rapport à ça. Rio sera prêt, le village est ultra moderne, ces bâtiments seront ensuite utilisés comme des immeubles d’habitation.

“Rio va passer d’une ville agréable à visiter à une ville agréable à vivre.”

 

Ressentez-vous un enthousiasme pour les paralympiques de la part des Brésiliens ?

Gilles de la BourdonnayeIl y a un engouement très fort pour les paralympiques, ici les para-athlètes sont très représentés, dans des affiches, à la télévision… C’est un sujet qui passionne. La mobilisation du public brésilien lors des Jeux Panaméricains a permis d’attiser l’attente pour les Jeux Paralympiques, car ils se sont dit qu’ils pouvaient peut-être jouer dans les trois premières places lors des Jeux Paralympiques.

En termes de spectateurs c’est plus compliqué à dire. La billetterie s’est vendue, il ne doit rester que 20% ou 30% de places à vendre, il n’y a donc pas d’inquiétude concernant le remplissage des stades pendant les Jeux Paralympiques. Après, les Brésiliens sont aussi un public qui s’engage tardivement, ils achètent souvent à la dernière minute.

 

Comment la culture française est-elle perçue à Rio ? Les Cariocas sont-ils francophiles ?

La culture française est connue et reconnue ici. Il y a une histoire et une tradition très forte avec la France. La première mission artistique et culturelle était portée par la France au début du XIXe siècle.

Au début du XXe siècle, l’enseignement de la langue française était obligatoire, le Christ rédempteur c’était aussi un cadeau de la France. Les Cariocas adorent la France et Paris est même leur première destination européenne. La France, sa culture, sa gastronomie, sa musique, attirent. C’est au Brésil que l’on compte le réseau d’Alliances Françaises le plus important dans le monde ; il y en a une cinquantaine, réparties sur tout le territoire et rien que onze à Rio. Nous surfons donc sur cette francophilie pour mettre en avant nos athlètes.

 

 

Alexandre Bazire portraitBIOGRAPHIE

Diplômé de Sciences-po / CDES Limoges

2001-2003 > PSG (Direction marketing)

2003-2005 > Air France Chine à Pékin

2005-2011 > Le Mans FC (Directeur marketing et DG adjoint)

2011-2015 > Fondateur de l’agence de marketing sportif « Very Good Team »

Depuis janvier 2015 > Attaché Olympique et Paralympique Rio 2016, basé à Rio