Maxime Guérin, Rio pris pour cible
Co-organisé avec brio par la Fédération Française Handisport et la Fédération Française de Tir à l’Arc à Saint-Jean-de-Monts du 2 au 10 avril, le Championnat d’Europe de Tir à l’Arc WAE (World Archery Europe) marquait une étape importante dans la course aux quotas pour les Jeux Paralympiques de Rio. Rencontre avec Maxime Guérin, jeune archer de 21 ans qui revient sur son parcours et sa belle performance sur l’Euro…
Si tu devais te décrire en quelques mots ?
Les entraîneurs et mes coéquipiers parlent souvent de ma jeunesse et de ma combativité mais aussi de ma volonté d’y arriver tout en gardant une certaine lucidité.
Depuis quand pratiques-tu le Tir à l’Arc ?
J’ai commencé le Tir à l’arc en Septembre 2004 au club du SAR tir à l’arc (Rochefort sur mer).
Tu reviens de l’Euro de Saint Jean de Monts avec deux médailles d’argent en arc classique individuel et par équipe. Comment s’est déroulée cette compétition ?
Mentalement, j’ai rencontré un début compliqué à cause d’un problème de règlement lié à ma façon de tirer. J’ai donc dû commencer la compétition en modifiant des habitudes importantes. Finalement je pense que cela m’a aidé à bien démarrer en me permettant de me concentrer sur les changements apportés et non sur le résultat à atteindre. Ensuite, j’ai été porté par un élan de confiance et de détermination qui m’a permis d’aller de plus en plus loin dans la compétition.
Est-ce que le fait d‘avoir été sur le territoire français t’a aidé à te dépasser ?
C’est un réel honneur d’avoir performé sur une compétition en France. Il est certain que la présence de mes amis, d’archers de mon club et de ma famille a été un vrai plus pour me donner le plein d’énergie durant les éliminatoires !
Quels sont tes objectifs à court et moyen termes ? Est ce que les Jeux Paralympiques sont déjà dans ta cible ?
Mon premier objectif, à court terme, est de me sélectionner pour les Jeux Paralympiques de Rio et bien sûr, d’y décrocher une médaille. Nous sommes au coude à coude avec mon coéquipier Stéphane Gilbert pour la sélection aux Jeux et nous nous préparons pour cette échéance très attendue. A moyen terme, ce sera d’entamer une nouvelle paralympiade avec des objectifs encore plus élevés.
Peux-tu nous parler de ta préparation pour la saison 2016 ? Combien d’entraînements fais-tu par semaine ?
2016 a été très différente des autres saisons car je n’ai pas fait de salle afin de me préparer au maximum à la distance paralympique (70m) en vue des championnats d’Europe et des Jeux de Rio. J’ai essayé néanmoins de m’entraîner presque tous les jours.
Quand as-tu été sélectionné pour la première fois en Equipe de France ? Qu’est-ce que cela représente pour toi?
Ma première sélection était en République Tchèque en 2013. Cette compétition servait de sélection pour les championnats du monde de Bangkok, la même année. Cela m’a permis d’apprendre ce qu’étaient le haut niveau et les compétitions internationales et de montrer ma motivation en établissant mon meilleur score de la saison. De plus, je suis parvenu, lors de cette compétition, à me hisser au-dessus de quelque grands archers français pour participer à l’épreuve par équipe.
Comment gères-tu vie professionnelle, vie privée et ta préparation sportive ?
Cela n’est pas toujours facile de lier sport et études… J’ai tout de même de la chance car les enseignants de mon BTS sont très compréhensifs et je peux partir en compétition avec l’Equipe de France. Les horaires sont lourds mais me permettent de m’entraîner. Par ailleurs, j’ai toujours été très soutenu au niveau familial…
Quel est ton état d’esprit avant une compétition ?
Sur les compétitions locales je suis assez détendu. Sur des échéances internationales comme les championnats d’Europe, c’est plus difficile car je me sens moins confiant. Cette année nous avons eu un stage de préparation à proximité du lieu de la compétition, cela m’a donc permis de renforcer cette confiance et d’arriver sur la compétition assez détendu avec des objectifs bien précis en tête.
Quel est ton meilleur souvenir lors d’une compétition ?
Mon meilleur souvenir fut justement lors des championnats d’Europe à Saint-Jean de Monts. C’est la meilleure compétition internationale à laquelle j’ai participé. Il est encore trop tôt pour dire quel a été le meilleur moment, si c’est celui où j’ai décroché un quota pour la France lorsque je me suis qualifié pour la finale individuelle ou alors à l’occasion de mes deux podiums !
BIOGRAPHIE
Age : 21 ans, né le 27 janvier 1995 à Rochefort
Club : S.A.R. Tir à l’Arc
Handicap : Handicap Orthopédique
Profession : Etudiant en 2ème de BTS SIO (Service Informatique aux Organisations)
PALMARES
Europe 2016
Médaillé d’argent en arc classique individuel
Médaille d’argent en arc classique par équipe
Copyright Thierry QUEHEN
Sources Fédération Française Handisport
ZOOM SUR RIO ET LE TIR à L’ARC
Dates 10 – 17 septembre
Athlètes 140 / Podiums 9
Londres 2012 pas de médaille pour la France
Site Sambodromo (Zone Maracaña)
PRÉSENTATION
La pratique du tir à l’arc est ouverte à tous les handicaps physiques et sensoriels. Il existe une saison hivernale au cours de laquelle les archers tirent en salle et une saison estivale qui permet de tirer à l’extérieur. Les distances sont adaptées selon la saison et la catégorie de l’archer et peuvent aller de 10 à 70 mètres tandis que la taille des blasons varie de 40 à 122 cm de diamètre. La catégorie de tir dépend des 4 éléments suivants : le sexe, l’âge, le type d’arc et le handicap. Certaines catégories sont ouvertes jusqu’aux jeux paralympiques. Il existe 2 types d’arc :
Arc classique : Arc nu, arc droit ou arc recourbé. Ils ne permettent pas l’utilisation d’un décocheur
Arc à poulies : Arc permettant l’utilisation d’un décocheur et, sauf dans la catégorie W1, d’une visette et d’un viseur avec scope.
RÉGLEMENTATION
Le règlement officiel s’appuie sur celui de la pratique valide. Certaines adaptations sont mises en place et reposent sur la variation de la distance et de la taille du blason en fonction des capacités fonctionnelles de l’Archer. Le matériel d’aide à la pratique est autorisé.
Les compétitions de tir à l’arc de référence se déroulent en deux phases :
Une phase qualificative qui consiste à tirer 60 flèches en salle (par volées de trois) et 72 flèches à l’extérieur (par volées de 6)
Des matchs au cours desquels deux adversaires s’affrontent sur 15 flèches s’ils tirent avec un arc à poulies ou par système de sets avec un arc classique (le gagnant devant remporter trois sets).
HANDICAP DES PARTICIPANTS
> Paraplégiques, tétraplégiques et assimilés
> Amputés et assimilés
> Infirmes moteurs cérébraux (IMC) et assimilés
> Handicap visuel
Les catégories aux Jeux Paralympiques
W1 > Archer en fauteuil – tétraplégiques et assimilés
Open > Arc classique
Open > Arc à poulies
Dans la catégorie Open les athlètes peuvent avoir un handicap au niveau des jambes et utiliser un fauteuil roulant ou avoir un trouble de l’équilibre et tirer en position debout ou sur un tabouret.
MATÉRIEL
Matériel identique à la pratique valide. Prêt de matériel pour débuter. Sinon, il faut au minimum un arc, 8 flèches et du petit matériel de protection. En fonction de la catégorie, certaines adaptations de matériels ouvrant la pratique seront nécessaires :
Chaise ou un support trois pieds
Gants de tir pour certains IMC
Décocheurs adaptés pour les personnes tirant en fauteuil électrique, ou les personnes ne pouvant pas utiliser leurs deux bras
Tir à la bouche : L’archer hémiplégique ou ampute d’un membre supérieur mord une palette de cuir fixée sur la corde, qu’il libère pour obtenir un départ de flèche
Système de visée : l’archer non ou mal voyant vise la cible à l’aide d’un tactile monté sur une potence personnalisée pour orienter son bras. L’archer mal voyant réalise une contre visée sur une cible plus proche et entrant dans son champ visuel
Potence fauteuil électrique : permettant de soutenir l’arc pour les archers en fauteuil électrique.
A SAVOIR : le matériel de tir à l’arc doit être acheté dans les magasins spécialisés d’archerie. Pour les adaptations, spécifiques, la commission tir à l’arc handisport (tiralarc@handisport.org) se tient à la disposition des archers pour leur fournir des renseignements. La pratique doit être encadrée par une personne adulte compétente. Faire l’inventaire des flèches avant et après l’activité.