Jeux Paralympiques de Rio, rencontre avec le chef de mission de la délégation française !
Un an avant le lever de rideau à Rio, rencontre avec Jean-Claude Druvert, chef de mission pour ces XVe Jeux Paralympiques d’été !
Quelle a été votre réaction à l’annonce de votre nomination en tant que chef de mission pour les Jeux Paralympiques de Rio 2016 ?
Quand vous n’avez jamais imaginé être proposé pour cette fonction la surprise ne peut être que totale ! C’est un grand honneur pour moi de conduire la délégation sportive française aux Jeux Paralympiques de Rio. C’est aussi une fierté et une reconnaissance du travail et de l’expérience accumulée en tant que médecin depuis 1979 à travers 8 paralympiades. Bien entendu cette fonction ne peut s’entendre que comme un travail d’équipe et je sais déjà que je pourrai compter sur le soutien de tous et en particulier de mes adjoints Bénédicte Normand, déléguée générale du CPSF et Jean Paul Moreau, chef de mission aux Jeux Paralympiques de Londres, dont l’expérience du poste me sera précieuse.
Comment définiriez-vous le rôle du chef de mission ?
Je dirais que le rôle du chef de mission s’articule en plusieurs temps. En amont d’abord, pendant les comités de pilotage, pour optimiser et échanger sur la préparation paralympique avec tous les acteurs (le déplacement, les tenues, le séjour sur place…). Je pars à Rio du 14 au 18 septembre 2015 pour le séminaire des chefs de mission qui me permettra de faire le point sur toutes les installations mais aussi sur tout le côté réglementation des Jeux (inscription des sportifs, importation des armes, des médicaments etc..). Le déplacement nous permettra également de rencontrer le Consul de France, les grandes entreprises françaises présentes sur place… Pendant les Jeux, le chef de mission se doit d’animer chaque jour une réunion pour faire le point sur les sportifs avec les techniciens et l’encadrement médical mais également de faire circuler les informations en provenance du comité d’organisation. Je me devrai aussi d’être sur le terrain pour voir toutes les disciplines dans lesquelles nos sportifs sont engagés, pour les encourager et montrer que le Comité Paralympique est pleinement derrière eux. Le chef de mission est également celui qui doit solutionner les problèmes que peuvent rencontrer toutes les personnes de la délégation logées au village et faire partie de la cellule de crise que nous espérons ne pas avoir à activer…
Vous avez participé à 8 paralympiades d’été, pouvez-vous nous parler de l’évolution des Jeux Paralympiques ?
J’ai participé en tant que médecin à toutes les éditions des Jeux d’été depuis 1980, exception faite en 1992 à Barcelone, retenu par des obligations professionnelles.
Les Jeux Paralympiques d’Arhnem aux Pays-Bas en 1980 et Stoke Mandeville (1984) étaient des Jeux qui ressemblaient plus à un « jamborée » (rassemblement champêtre de la jeunesse mondiale du scoutisme) qu’à une grande compétition internationale sportive. Le nombre de catégories de handicap et de médailles distribuées étaient impressionnants. Malgré tout, quelques champions d’exception émergeaient déjà durant ces années comme Arnie Boldt (Canada), sauteur amputé fémoral crédité de 1.96 m, un record qui tient toujours depuis 36 ans. En 1988, nous sommes entrés dans une autre ère avec les Jeux de Séoul et je dirais que c’est le véritable début du sport de haut niveau dans le mouvement paralympique. Séoul, ce sont aussi les premières prothèses de course en carbone. Depuis, le mouvement paralympique n’a cessé de se développer avec l’apparition de nouvelles disciplines et une concurrence de plus en plus forte.
Comment concevez-vous le séjour de l’équipe de France Paralympique à Rio et comment préparez-vous les Jeux ? Quelles seraient les valeurs et les messages que vous souhaitez transmettre ?
Vous avez tous rêvé depuis que vous faites du sport de participer aux Jeux et c’est une première victoire que d’être à Rio. Etre Paralympien c’est avoir droit à un autre regard des gens qui vous entourent mais aussi de la société toute entière. C’est une chose incroyable de défendre et représenter les couleurs de son pays mais cela représente aussi beaucoup d’attente et d’espoir, ce n’est pas évident d’assumer cette pression. Pendant les Jeux, il n’y a pas que le sport il y a aussi beaucoup de passion et d’émotion qu’il faudra apprendre à gérer pour ne garder que le côté positif. Les Jeux Paralympiques sont une compétition qui ne peut être comparée à aucune autre ! C’est la seule compétition où tous les sports sont réunis dans une unité de lieu et de temps. C’est également la seule qui suscite un intérêt médiatique en constante évolution, l’une des seules ou supporters, famille et amis sont dans les tribunes ou devant leur poste de télévision. La ville de Rio est la première ville d’Amérique du Sud à accueillir les Jeux. Les cérémonies d’ouverture et de clôture auront lieu au Maracaña, l’un des stades les plus mythiques de la planète et l’arrivée du triathlon se fera sur Copacabana, c’est fabuleux ! Le niveau de performance sera très relevé avec une concurrence croissante (+ de 4300 athlètes attendus à Rio), il faudra donc tout donner dès les premiers éliminatoires pour monter sur le podium et dans tous les cas, n’avoir rien à regretter ! Nous penserons également à Paris 2024, candidate un siècle après les derniers Jeux d’été en France !
Parcours professionnel
Médecin du sport avec une compétence en traumatologie
Médecin dans un centre APF jusqu’en 2013 en charge surtout d’enfants atteint de paralysie cérébrale
Médecin de terrain et entraineur d’athlétisme en demi-fond (valide) jusqu’en 1993
Parcours paralympique
1979-1988 Médecin de la commission basket fauteuil handisport
1989-1992 Médecin de la commission d’athlétisme handisport
1996-2010 Médecin Haut Niveau à la FFHandisport
2011-2012 Médecin Fédéral National FFHandisport
2012 Chef de la délégation médicale aux Jeux Paralympiques de Londres
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